A la faveur du match éliminatoire de la CAN 203 entre la Côte d’Ivoire et les Comores, le journaliste Augustin Kouyo était du jeudi 23 au samedi 23 mars à Bouaké pour assister à la rencontre. Selon lui cela faisait 12 ans qu’il ne s’y était pas rendu. Il a annoncé sur son compte Facebook qu’il était heureux de se rendre au Lycée classique et moderne 1 où il a obtenu son Baccalauréat série A en 1987 et a été chaleureusement accueilli par le proviseur M. Mah Abou.
C’est ce qu’on appelle faire d’une pierre deux coups. Du jeudi 23 au samedi 25 mars j’étais dans la ville de Bouaké pour assister au match Côte d’Ivoire-Comores comptant pour la 4è journée des éliminatoires de la CAN 23 dont les phases finales auront lieu en janvier-février 2024 en Côte d’Ivoire.
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C’est la première fois que je m’y rendais depuis 2009. A l’époque les rebelles y régnaient encore en maîtres absolus même si la situation avait sensiblement évolué à la suite la signature des accords de Ouagadougou entre le gouvernement du Président Laurent Gbagbo et les mouvements rebelles dirigés par Guillaume Soro.
Douze années après la fin de la guerre qui a consacré la fin de la rébellion armée, la ville que j’ai retrouvée le jeudi 23 mars n’est plus du celle de 2009. La population est à nouveau de retour et le stress ne se lit plus sur les visages.
Le vendredi matin je me suis rendu au Lycée classique et moderne 1 où j’ai obtenu mon Baccalauréat série A en 1987. J’ai été chaleureusement accueilli par le proviseur M. Mah Abou quand je lui ai été présenté comme un ancien élève du lycée. C’est un lycée où j’avais passé trois ans de 1984 à 1987. Je découvrais pour la première fois le bureau du proviseur. Et je l’ai fait savoir à M. Mah Abou.
M. Mah Abou a autorisé un de ses collaborateurs à me faire visiter le lycée. J’ai retrouvé avec émotion ma classe de TA3 pendant l’année scolaire 86/87. J’ai fait quelques photos avec les locataires actuels de la salle. L’instant était magique et j’ai eu l’impression de revivre ces années de galère où la seule chose qui me préoccupait était d’obtenir mon Bac pour partir au plus tôt.
C’était l’époque du parti unique triomphant. Où on devait saluer le drapeau le lundi matin et répéter : « vive le pdci-rda ! Vive Nanan Houphouët-Boigny! Vive la Côte d’Ivoire ». Ce n’était pas simple hein Faut dire à un élève de faire ça aujourd’hui ! C’était le temps de règne des Balla Keita, Paul Gui Dibo, Jean-Jacques Bechio etc.
Aujourd’hui certains peuvent dire que c’était la belle époque. Mais franchement ce n’était pas jojo hein.
Pour autant j’étais vraiment heureux de retrouver mon lycée. Surtout que cette visite inopinée m’a permis non seulement de connaître enfin le bureau du proviseur, mais également de découvrir de l’intérieur l’internat du lycée. Pour nous qui n’étions pas internes, ça ne nous intéressait pas vraiment.
Enfin pendant la visite des lieux j’ai été peiné de voir que le lycée est en train de perdre sa mémoire. Des tas de documents exposés aux intempéries. Des livrets scolaires, des cahiers de texte, des dossiers d’élèves pratiquement irrécupérables. Mon guide du jour est en effet chargé de mettre un peu d’ordre dans ce désordre. Il est vraiment courageux ce gars qui au quotidien met la main dans la boue pour en tirer quelque et sauver ce qui peut encore l’être.
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Le lycée classique et moderne 1 de Bouaké a formé un très grand nombre de cadres de ce pays. Il serait souhaitable que ceux-là jettent un coup d’œil dans leur rétroviseur.
Une note de gaité tout de même. Les professeurs n’écrivent plus avec la craie au tableau mais des feutres effaçables. A notre temps, poudre de craie pouvait tuer.
Augustin Kouyo