Dans une publication sur son compte Facebook, l’écrivain Serge Bilé a rendu hommage au journaliste Michel Kouamé décédé le 11 mars 2025. Selon lui, avec sa disparition, c’est une page de l’histoire du journalisme en Côte d’Ivoire qui se tourne.
Je l’ai vu pour la dernière fois en mai 2024 au Salon du livre d’Abidjan. Michel Kouamé était venu avec ses enfants sur mon stand pour se faire dédicacer mon livre « Mes années Houphouët ». On évoqua le souvenir de la dernière interview de Houphouët, moi à genou et lui debout sur ma gauche. Je l’avais remercié d’avoir attiré mon attention sur une erreur de date.
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L’interview eut lieu, en effet, non pas le 12 comme je l’ai écrit dans le livre mais le 17 août 1993, dans l’hôtel particulier que Houphouët possédait à la rue Masseran à Paris. Cinq mois plus tard, en janvier 1994, Michel Kouamé montait en grade. Il était nommé DG de Fraternité- Matin, qui fêtait ses 30 ans cette année-là. Il nous confia, à ma consoeur Dominique Mobioh et moi, l’animation de la grande cérémonie organisée dans la cour du journal, fête à laquelle prit part Henri Konan Bedié, en tant que nouveau président de la République.

Michel Kouamé était un homme affable, posé, à l’écoute des journalistes et attentif au tempérament de chacun d’entre eux, en particulier de ceux qui poussaient le curseur de la liberté le plus loin possible, au sein d’un quotidien gouvernemental sous haute surveillance.
À sa retraite, Michel Kouamé s’était retiré d’Abidjan et était devenu le chef de son village. Avec sa disparition, c’est une page de l’histoire du journalisme en Côte d’Ivoire qui se tourne. Bon voyage Michel…
Serge Bilé
NDLR : Le titre et l’introduction sont de la rédaction
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