Femme dévouée, femme dans l’ombre, Khady Sow a été celle qui a aidé le premier Président de la République de Côte d’Ivoire indépendante à réussir ses premiers pas en politique. Une partie du parcours exceptionnel du Président Félix Houphouët-Boigny lui est redevable, en grande partie, grâce à cette femme réservée et discrète.
Le 15 février 2006, Khadija Racine Sow, la première épouse du Président Félix Houphouët Boigny, s’éteignait à Abidjan à l’âge de 93 ans. Fille d’Aly Sow, un riche commerçant sénégalais originaire de Saint-Louis et de la princesse Akassi Kanga, elle-même fille du Roi de l’Indénié Boa Kouassi. Kadhi Sow a 16 ans quand elle rencontre son futur époux. Dja Houphouët médecin auxiliaire, en poste à Abengourou depuis 1929, reçoit un accueil guère enthousiaste de la part de la famille royale.
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Et pour cause, il est du même groupe ethnique que les manœuvres qui travaillent dans les plantations du pays Agni. En plus d’être Baoulé, il est chrétien alors que sa dulcinée est musulmane. Malgré ces deux obstacles, on pourrait se demander ce qui a motivé la famille royale à donner la main de la jeune Kadhy en 1930 à Houphouët. Était-elle déjà enceinte de Félix Junior née en 1931 ? Pour l’épouser à l’église, il a dû recevoir une «dispense de disparité de culte» délivrée par le Pape.
Cette union mixte qui est la première du genre en Côte d’Ivoire est célébrée par le missionnaire catholique alsacien Mgr Alphonse Kirmann, fondateur à Daloa du premier collège secondaire de Côte d’Ivoire. Mais les rapports entre Houphouët et sa belle-famille restent tendus au point où en 1934, il va demander à être affecté ailleurs. Le couple et leurs deux enfants Félix junior et Augustin vont s’installer d’abord à Dimbokro, puis à Toumodi. Durant cette période la famille va s’agrandir. Les Houphouët vont avoir deux autres garçons ; François (1935) et Guillaume (1937). En 1939 au décès d’Augustin, le frère d’Houphouët, ils partent vivre à Yamoussoukro ou en 1941, leur fils ainé Félix Junior décède a l’âge de 10 ans.
Quelques années plus tard, Houphouët est heureux, Khady met au monde une fille , qu’ils vont appeler Marie en hommage à la très sainte vierge. Khadi Racine Sow, n’a jamais rechigné dans sa tâche d’aider et de soutenir son époux, durant les années de braise de la lutte anticolonialiste. À Paris, où elle vit durant le premier mandat politique de son mari, elle est la tutrice d’un bon nombre d’étudiants de « l’aventure 46 ». En 1951, le couple se sépare et elle rentre à Abidjan. Discrète et réservé Mamie KHADI comme on l’appelait affectueusement va vivre jusqu’à son décès, entre Abidjan et Abengourou où elle repose en paix.
Houphouët-Boigny Félix
NDLR : Le titre et l’introduction sont de la rédaction