En Côte d’Ivoire, le concert annoncé pour le samedi 9 mars 2024 dans la salle Anoumabo du Palais de la culture d’Abidjan s’est soldé par un échec pour l’artiste ivoirien Serge Kassy. Dans une publication sur son compte Facebook au lendemain du concert, l’ancien ‘’fesciste’’ Constant Olivier Dazirignon a indiqué que le fiasco du concert de Serges Kassy devrait être une grande honte pour eux (anciens ‘’fescistes’’).
Le fiasco du concert du parrain Serges Kassy devrait être une grande honte pour nous tous anciens fescistes.
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À l’époque, lorsque nous étions des parias dans ce pays dont personne ne voulait être en accointance et traqués même dans nos derniers retranchements comme des rongeurs, et alors que le pouvoir du parti-Etat du PDCI crachait des larves incandescentes à l’instar du violent volcan Krakatoa en éruption, ce fut ce jeune chanteur reggae insouciant qui au péril de sa jeune carrière musicale et même de son intégrité physique qui prit sans se poser la moindre question fait et cause pour notre lutte pour la démocratisation de la vie politique ivoirienne.
Car notre slogan à la Fesci a toujours été « Pas d’école nouvelle sans démocratie véritable ».
Partant de ce slogan, la Fesci se trouve être un syndicat apolitique qui s’invite dans le débat et le combat pour l’avènement de la démocratie en Côte d’Ivoire (c’est en même temps une réponse à tous ceux qui reprochaient en son temps à la Fesci son trop engagement politique).
Il nous fallait des alliés sûrs et crédibles dans ce combat âpre et dantesque oh combien de fois difficile mais exaltant.
Serge Kassy nous prêtât sa voix, la voix de l’artiste incompressible, incorruptible qui résonnait au delà des frontières connues et dans des contrées insoupçonnées.
En reconnaissance de cet acte bénévole de bonté, de sacrifice et de l’outrecuidance dans le courage dont il fit preuve en s’affichant de façon ostentatoire avec cette Fesci dite dissoute par le pouvoir et donc agissant dans l’illégalité, nous aurions pu, non que dis-je, nous anciens de la Fesci, nous aurions dû (car il s’agit d’une obligation fut elle morale et non une faculté) lui rendre la pareille en allant massivement le soutenir pour son premier concert de retour d’exil.
Quelle que soit notre obédience partisane du moment, honte à nous pour avoir brillé comme une lumière vive de notre non présence (le juriste n’employant guère le mot absence n’importe comment) à ce concert.
Pour ce qui est du soutien de son parti politique, je n’en dirai rien par pure pudicité.
Je pense que l’artiste doit avoir assez mal de ce revers pour que l’on vienne encore creuser dans la plaie déjà béante.
L’échec cuisant de Serge Kassy au palais de la culture est également le mien et je l’assume avec toute responsabilité.
NDLR : Le titre et l’introduction sont de la rédaction