Dans une publication sur son compte Facebook ce samedi 27 janvier 2024 à invité les Ivoiriens d’arrêter de distraire le monde avec cette folie des sorciers d’Akradjo. Selon, l’enseignant de langue, du village de Zougounéfla, région de la Marabout, l’équipe de Côte d’Ivoire gagnera face au Sénégal donné largement favori, si elle joue avec ses tripes et se rappelle qu’il y a une patrie à honorer.
Sortons de l’emprise de la sorcellerie et du fétichisme en sport.
En tant qu’africain et tout simplement en tant qu’être humain, je crois aux forces naturelles et supranaturelles.
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Je suis gouro de la tribu douonon dans la sous-préfecture de Vouéboufla, département de Zuénoula, région de la Marahoué. Je suis du village de Zougounéfla, mais, mes parents sont originaires du village de Grounfla et descendants directs des fondateurs de ce village dont la réputation en fétichisme et autres pratiques surnaturelles est reconnue à travers tout le pays gouro. Donc je sais ce que c’est que ce monde. J’y crois également. Cependant, il a des limites et beaucoup de limites. Souvent, j’ironise en disant que si nos fétiches étaient si puissants, une poignée d’aventuriers européens n’allait pas nous soumettre à leur volonté jusqu’à nous assujettir sur notre propre sol.
En sport, tout comme en toutes activités humaines, on s’impose lorsqu’on unit toutes ses forces dans une bonne organisation qui associe la force et l’intelligence pour vaincre les obstacles.
Nous avons remporté deux CAN.
La première a été le fruit de joueurs dont la plupart n’étaient pas professionnels. Et ceux qui étaient professionnels ne jouaient pas dans des clubs de haut niveau. Mais, ils avaient en commun la volonté de vaincre, la cohésion des esprits et une détermination à affronter tous les obstacles dressés devant eux. Ils avaient surtout à cœur d’effacer l’affront de la défaite à domicile en 1984. Ils l’ont fait.
La deuxième, celle de 2015 est le fruit du travail abattu dans les centres de formation pour transformer les talents naturels en qualités techniques et physiques nécessaires à la pratique du football moderne. À ces jeunes formés dans leur grande majorité à l’académie Mimo-sifcom, sont venus s’ajouter des joueurs expatriés formés en Europe dont le plus illustre est Drogba Didier. Mais, malgré ses innombrables qualités ( 3 participations d’affilée au mondial ; 3 finales de CAN jouées en moins de dix ans), elle a dû puiser dans ses dernières ressources mentales et patriotiques, puisqu’elle a gagné la CAN au moment où les ivoiriens avaient perdu tout espoir de la voir au sommet après le départ de certains de ses cadors, pour nous offrir cet trophée tant convoité en Afrique.
Si on calcule bien le temps mis par chacune de ces générations pour remporter le trophée continental, après un nouveau départ, il y a environ huit ; 1984-1992, 2006-2015. Précisément huit ans pour la première génération et neuf ans pour la seconde. Ce temps mis montre la nécessité de forger une équipe compétitive, déterminée, solide et solidaire ; consciente de sa responsabilité dans la construction de l’histoire nationale. Elle ne s’est pas contentée d’aller dormir dans des bois sacrés ni attendre que des sorcières édentées avalent les terrains et les buts de l’équipe adverse.
Chaque fois qu’une équipe remporte un tournoi, hormis quelques exceptions, c’est qu’elle a fait la bonne combinaison : joueurs de talent dont la volonté de vaincre et l’engagement patriotique sont indéniables, conditions et environnement structurel assez lisibles, entraîneurs techniquement, mentalement et psychologiquement aguerris. Et cela est vérifiable avec tous les pays africains qui ont remporté la CAN.
Cameroun avec la génération de Roger Milla et celle d’E’too, le Nigeria avec la génération de Okocha, l’Algérie avec la génération de Madjer et celle de Ryad Marhez, le Maroc avec la génération de Bounou et le Sénégal avec la génération de Mané ; pour ne citer que ces exemples.
Arrêtons donc de nous distraire avec cette folie des sorciers d’Akradjo. Ce village compte combien de joueurs rien que dans l’équipe de Dabou ? « Lorsque le singe est gras on le voit rien qu’en regardant dans ses paumes. », disent les anciens.
L’équipe de côte d’ivoire gagnera face au Sénégal donné largement favori, si elle joue avec ses tripes et se rappelle qu’il y a une patrie à honorer. Le reste ne convainc personne possédant le bon sens.
Le Prince de Laboll, le tout premier député de la 3ème République.
NDLR : Le titre et l’introduction sont de la rédaction