Le journaliste Patrick Guitey a accordé une interview à Eric Babou ex-footballeur ivoirien diffusée sur Sportivoire TV. Il a parlé de l’état d’échec de l’Africa Sport et de sa candidature à la présidence de ce club. Selon lui, certains ont pris l’Africa Sport pour leur bien personnel.
Pourquoi les Membres Associés devraient vous choisir plutôt qu’un autre candidat ?
La première raison, c’est que nous sommes en état d’échec. Il y a 10 ans de cela, je le disais qu’on ne peut pas continuer de gérer un club comme l’Africa comme un autre club. Il y a longtemps que je crie dans le désert. Et les faits me donnent raison. On ne bouge pas. On a quatre ans de stabilité, de tranquillité et il n’y a rien. C’est-à-dire que ce n’est pas que la tranquillité. Le management n’est pas bon.
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Vous avez déclaré que vous êtes candidat à la candidature mais les conditions d’éligibilité imposent aux candidats d’avoir occupé des fonctions de responsabilité au sein du club. N’est ce pas un élément handicapant pour vous ? Êtes-vous à jour de vos cotisations, qui est l’une des conditions ?
On peut faire dire aux textes ce qu’on veut. Imaginez-vous que je suis président et je vous dis, pour que vous puissiez être candidat, il faut que je vous nomme dans mon gouvernement. Si je sais que vous pouvez m’enlever à la présidence, je ne vous nommerai jamais. Ce n’est pas logique. Quand vous prenez le règlement intérieur, il y a beaucoup d’artifices pour se maintenir au pouvoir pour bloquer la transition.
Certains ont pris l’Africa Sport pour leur bien personnel. Et chaque fois, ils changent les choses pour se maintenir. Pour revenir à votre question, je suis président de la marée vert et rouge, un comité reconnu par le bureau exécutif. Donc je n’ai pas ce problème.
En plus, je suis membre statutaire du club. Mon statut d’ancien joueur me donne des droits pour le club. À la dernière assemblée générale pour l’élection du président actuel, j’étais votant.
Si vous êtes élu, allez-vous régler les textes qui pourraient handicaper certaines forces vives du club ?
Oui, en sport, c’est la performance. Les gens sont en train de trop politiser le sport. Si aujourd’hui l’Africa monte en première division, 50 candidats peuvent se présenter et les supporters vont dire, c’est lui qu’on maintient. Même si vous bloquez et vous faites quatre ans en deuxième division, qu’est ce qu’on fait ?
Certains observateurs voient votre récente rencontre avec Jean-Michel Deigna comme une coalition contre Narcisse Kuyo Téa. Qu’en est-il ?
Non, ce n’est pas le cas. Deigna a souhaité qu’on se rencontre et j’ai dit qu’il n’y avait pas de problème. Nous nous sommes rencontrés et nous avons échangé avec une certaine grandeur d’esprit. Il était important que les Membres Associés sachent qu’à l’Africa Sport, ce n’est pas que la guerre. On peut se parler en bonne intelligence et se projeter sur le futur. Ce n’est pas une coalition et surtout pas contre quelqu’un.
Avez-vous parlé d’une candidature unique ?
On n’a pas abordé ce sujet. Je sais qu’il a ses ambitions, j’ai les miennes légitimes. Et c’est de ça qu’on parlait plus haut. Il ne faut pas empêcher les ambitions. Les Membres Associés sont assez matures pour savoir ce qui est bon pour leur club.
Ne pensez-vous pas qu’après quatre saisons en Ligue 2, cette élection qui s’annonce à l’Africa Sport sonne comme ce qui va nous ramener vers une autre crise ?
Je vais vous répondre franchement. C’est une inquiétude. Personne ne souhaite que l’Africa retourne encore dans les palabres. Si on a fait quatre sans palabre, ce n’est pas du fait du président Kuyo, il faut saluer la hauteur d’esprit des personnes qui ont été frustrées, comme le président Bailly, le président Touré, le président Zéhi Sébastien.
C’est comme si chacun s’était donné le mot pour dire qu’on ne veut plus de palabres à l’Africa : Kuyo est là, laissons le travailler.
Pendant quatre ans, personne n’a élevé la voix pour parler de son bilan. Pourtant, on pouvait le faire. Tout le monde s’est tût parce que c’est le souhait des Membres Associés.
On l’a laissée travailler pendant quatre ans, c’est là où il doit ramener la balle pour dire : « Pendant quatre ans, vous m’avez responsabilité et je n’ai pas pu remplir les cahiers de charge. Pour éviter qu’il y ait des histoires, je vous ramène le ballon, faites en sorte qu’il y ait quelqu’un qui puisse faire le travail ». C’est tout ce qu’on demande.
Certains disent que l’élection de façon statutaire est en octobre. Voyez-vous comment certains supporters n’aiment pas leur club ? Nous sommes en deuxième division et l’équipe doit se préparer pour monter en première division et faire des élections en octobre alors que le championnat va démarrer en septembre. Donc c’est les statuts qui vont faire monter l’Africa en première division !
Le Président Kuyo peut dire, vu la situation, je démissionne. Et c’est ce qu’on espère, c’est lui qui a les cartes en main et c’est pourquoi on appelle à sa sagesse pour dire que je démissionne pour organiser des élections rapidement. C’est en assemblée générale extraordinaire, c’est écrit dans les textes comme ils les aime bien. Il est conscient que le club doit se réarmer pour attaquer la saison qui arrive.
Source : Sportivoire TV
Karina Fofana