Dans sa chronique adressée à Barthélémy Inabo, le journaliste Fernand Dedéh est revenu sur la victoire des Éléphants face au Sénégal le lundi 29 janvier 2024 à la faveur des huitièmes de finale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2023 à Yamoussoukro. Selon, le journaliste, les Lions de la Teranga qui ont été battus au tir au but ont perdu leur couronne et leur crinière.
À Barthelemy Zouzoua Inabo : Cette CAN est juste magnifique ! Et revoilà les Éléphants qui se réconcilient avec ses supporters. Oubliées, toutes les meurtrissures, les douleurs, les colères, les larmes de désespoir. L’avenir est désormais en rose. Du coma en quarts de finale. Le Sénégal a appris, à ses dépens, la vérité implacable du football : la glorieuse incertitude du football.
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L’image est parlante, à la fin du match : les joueurs ivoiriens, dans une communion d’esprit, genoux au sol, les index pointés vers le ciel, remercie le tout-puissant pour cette renaissance qui porte sa signature. Oui, les Éléphants reviennent de loin. Une semaine plus tôt, ils étaient éliminés, ou presque, de la CAN organisée par le pays. Un mince espoir de survie existait, mais sous les crampons des autres. Le pays était au bord de la déprime. Le choc et les mots violents. C’est un miracle de Dieu de revenir déjà à la vie pour les Éléphants aujourd’hui et de se réconcilier avec le peuple ivoirien. Le football est magique.
Les Lions du Sénégal ont pourtant réalisé le parfait coup du champion en début de match : un but matinal (4ᵉ min) pour montrer leur orgueil, leur suprématie, leur territoire. Un deuxième coup est porté au milieu de terrain ivoirien à la neuvième minute. Un méchant tacle de SM10 sur le meneur de jeu ivoirien. Il méritait l’expulsion directe. L’arbitre a juste brandi le carton jaune. Les champions d’Afrique en titre ne forcent plus, laissant l’initiative du jeu aux Éléphants avec la malice de procéder par des balles de contre rapides dans le dos de la défense ivoirienne.
Trompes dressées, possessifs et vigilants, les pachydermes résistent. Ils ont le ballon (63%) sans être capables de performer la base des Lions du Sénégal.
La seconde mi-temps est à la fois ouverte et stressante. Les Ivoiriens élèvent le niveau de leur jeu et forcent le destin. Les jeunes entraîneurs, sur le banc, font des changements qui s’avèrent judicieux. « Oui. Clairement. Je suis nul en foot. Mais j’ai vu une équipe Patriote. On leur a injecté un truc. Je ne sais pas quoi. Mais quelle fierté ! J’en tremble », s’exclame un supporter-maso. Un autre explose littéralement : « Même s’ils perdent, je suis fier d’eux. »
À la 86ᵉ minute, le tonnerre gronde sur le stade Charles Konan Banny de Yamoussoukro. Penalty pour la Côte d’Ivoire. L’arbitre hésite. La Var le corrige. La panthère Zébizékou avance. Les supporters des deux équipes retiennent leurs souffles. Son pied droit est d’une précision chirurgicale (1-1). Le compteur à zéro. Plus rien ne viendra faire bouger les aiguilles. Pas même les prolongations.
Les Éléphants ont échoué en 1/8ᵉ de finale aux tirs au but à Douala, au Cameroun, en 2022. Cette fois, elle fait du 5/5 et les Lions du Sénégal du 4/5. Les lions perdent leur couronne et leur crinière. Explosion de joie dans tout le pays. Scènes de liesse indescriptibles.
La Côte d’Ivoire attend de connaitre son adversaire : Mali ou Burkina Faso. Les deux pays s’affrontent ce mardi 30 janvier 2024 à Korhogo (17 h). À 20 h, Maroc-Afrique du Sud. Le vainqueur croisera le Cap-Vert. Les requins bleus ont souffert face à la Mauritanie avant de voir le bout du tunnel. Un penalty en fin de match et le Cap-Vert prolonge son séjour en Côte d’Ivoire.
NDLR : Le titre et l’introduction sont de la rédaction
Fernand Dédeh : « Mardi d’espoir pour l’Africa Sport d’Abidjan »