La 35e édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) a connu sa première controverse majeure. Elle ne concerne ni un fait de jeu violent ni une décision humaine contestée, mais une défaillance technologique. Lors de la rencontre du groupe D opposant la République démocratique du Congo au Bénin, l’assistance vidéo à l’arbitrage (VAR) est tombée en panne pendant près de vingt minutes, suscitant incompréhension et colère, notamment du côté béninois.
Introduite à la CAN en 2022 au Cameroun pour mettre fin aux polémiques arbitrales récurrentes, la VAR était censée apporter plus de justice et de sérénité. Encore faut-il qu’elle fonctionne. À Rabat, le dispositif a failli au pire moment possible pour les Guépards du Bénin, ravivant de vieux démons que le football africain croyait avoir définitivement écartés.
A lire aussi : Affaire CAN tous les 4 ans : « Le football africain n’a pas à se plier à des injonctions venues d’ailleurs » (Gérard Dreyfus)
La scène s’est produite peu après l’heure de jeu. L’arbitre sud-africain Abongile Tom a convoqué les deux capitaines, le gardien béninois Saturnin Allagbé et le défenseur congolais Chancel Mbemba, pour leur annoncer une panne de la VAR. Dix minutes plus tard, vers la 73e minute, il a de nouveau interrompu le jeu afin d’informer les 22 acteurs que l’assistance vidéo était enfin rétablie.
Entre-temps, un fait de jeu capital s’est produit. À la 58e minute, sur un coup franc bien exécuté, le ballon traverse la surface congolaise. Les joueurs béninois réclament immédiatement un penalty, estimant que Chancel Mbemba a touché le ballon de la main. L’arbitre souhaite alors recourir à la VAR, avant de constater que celle-ci est hors service. Aucune vérification n’est possible, et le jeu se poursuit, au grand désarroi du camp béninois.
Après la rencontre, la frustration était palpable. « Comment ça se fait que dans une compétition aussi importante, au moment où on a un penalty, la VAR ne fonctionne pas ? », s’est indigné le milieu de terrain béninois Joël Dossou. « Si ça ne fonctionne pas, il faut arrêter le jeu et attendre que ça remarche. Là, on perd quasiment un point. On est déjà le Petit Poucet de la CAN, si en plus on nous pénalise sur des choses comme ça… »
Les Congolais, de leur côté, pourront rappeler que la technologie ne leur a pas toujours été favorable. En début de seconde période, à la 51e minute, Cédric Bakambu avait cru doubler la mise, avant que la VAR, alors opérationnelle, n’annule son but pour une position de hors-jeu de Nathanaël Mbuku.
En conférence de presse, le sélectionneur du Bénin, Gernot Rohr, n’a pas caché son amertume. « Une main aurait dû être sifflée dans la surface. Je regrette toutes ces erreurs techniques et technologiques qui ont gâché le match. C’est dommage pour un si grand tournoi d’avoir autant de problèmes », a-t-il déploré.
Cette panne de la VAR, dès les premiers jours de la CAN 2025, pose déjà la question de la fiabilité de l’organisation et du dispositif technologique mis en place, dans une compétition où chaque décision peut peser lourd sur le destin des équipes.
Lucien Kouaho (stagiaire)
CAN 2025 : Walid Regragui balance tout après la victoire du Maroc






























