Derrière le nom de scène Zagba le Requin se cache Oskane Dokoui, une figure montante du showbiz ivoirien, à la fois artiste et producteur. Avant d’embrasser le milieu du divertissement, ce dernier nourrissait pourtant un rêve bien différent : devenir footballeur professionnel.
« Je suis de cette époque où tout le monde rêvait de devenir footballeur. Moi aussi, j’ai voulu faire carrière dans le football. Je me suis battu, j’ai essayé, j’ai voyagé… Mais j’ai vite été confronté à certaines réalités », confie-t-il. En pleine poursuite de ce rêve, sa vie bascule avec l’exil de ses parents, contraints de fuir la Côte d’Ivoire pour des raisons politiques. Ce contexte difficile l’amène à rentrer au pays et à réorienter son parcours.
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C’est à ce moment que le destin le met sur la route du collectif Kiff No Beat (KNB), composé notamment de Didi B, Black K, Yves et Johnny le manager. « On peut dire qu’on se connaît depuis 1999. Même à distance, j’étais déjà proche du groupe », souligne-t-il. L’intégration à l’équipe KNB, facilitée par Johnny et sa sœur Nesmond, marque le début de sa reconversion dans l’univers artistique.
Zagba raconte ses débuts modestes : « Au départ, je n’étais rien. Je faisais tout : j’étais l’homme le plus serviable du groupe ». De la logistique de dernière minute aux services personnels, il devient un rouage essentiel du collectif. « Il m’arrivait de récupérer leurs vêtements pour les déposer au pressing ou de les accompagner à toutes leurs séances », illustre-t-il avec humilité.
Mais au-delà des tâches de l’ombre, Zagba s’impose aussi par sa vision et son esprit d’équipe. « Je donnais mon avis sur certaines choses. Et comme ils étaient à l’écoute, c’était plus facile de travailler ensemble. J’intervenais pour apaiser les tensions ou pour revendiquer quand il le fallait », a-t-il dit.
Son implication et sa loyauté lui valent une place légitime dans le monde du spectacle. « Je devais me positionner par mon utilité et la qualité de mon travail », affirme-t-il. Grâce à cette expérience, il acquiert des compétences précieuses dans le management artistique.
Aujourd’hui, Zagba le Requin se tient comme un acteur influent de la scène urbaine ivoirienne, avec un parcours atypique forgé par la résilience. « En un mot, c’était la marche à suivre à ce moment-là », conclut-il. Une marche faite de sacrifices, d’apprentissage et de passion.
Lucien Kouaho (stagiaire)
Zagba Le Requin ouvert au dialogue avec Tam Sir : « La réconciliation est possible »