Yéo Dramane est étudiant en Master 2 en économie à l’Université Péléforo Gbon Coulibaly (UPGC) de Korhogo. Il est le chef d’orchestre du groupe « balafon de l’Université de Korhogo ». Nous avons rencontré ce natif de Sinématiali le mardi 15 juillet 2025 à la Journée de l’Orientation du Bachelier (JOB) à l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody. Pour lui, jouer au balafon ne peut pas freiner les études.
D’où vous est venue l’idée d’initier un groupe de balafon au sein de l’université de Korhogo ?
Nous avons eu l’idée grâce au soutien de nos responsables de l’Université. L’objectif est de faire la promotion de notre culture Sénoufo. Korhogo rime avec la culture. A travers ce groupe, nous avons voulu faire la différence avec les autres universités. A travers ce groupe, nous voulons montrer qu’on peut être étudiant et jouer au balafon. C’est une façon de dire qu’à Korhogo, les étudiants ont les pieds dans la tradition et la tête dans le modernisme. N’oublions pas nos origines. Cependant, le groupe existait avant de se disloquer. Nous l’avons reconstitué depuis 2022.
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Comment avez-vous appris à jouer au balafon ?
C’est inné en moi. C’est grâce aux ressources du balafon que mon père m’a scolarisé. En effet, mon papa est fabriquant de balafon et grâce à lui j’en fabrique aujourd’hui. Jouer au balafon ne peut pas freiner les études. Nous qui jouons sommes parmi les meilleurs en classe. J’ai obtenu mon BAC avec la mention. On peut être joueur de balafon et être un bon élève.

Comment vos enseignants et les responsables de l’Université perçoivent le groupe balafon ?
Ils sont fiers de nous. Dès que nous avons émis l’idée, ils n’ont pas hésité de nous accompagner.
Ceux qui jouent avec vous sont ils tous des étudiants comme vous ?
Ils sont tous étudiants. D’ailleurs nous intégrons tous les élèves qui sont intéressés.
Quel sentiment vous anime après avoir constitué le groupe ?
C’est un sentiment de satisfaction totale. Je suis fière de mes origines et de faire la promotion de ma culture. Bien que n’ayant pas les moyens financiers pour aider la population, mais ce que je fais contribue à faire la promotion de notre culture.
En termes de retombé qu’est-ce que ça vous apporte ?
L’objectif premier n’est pas financier. Mais si ça vient nous sommes preneurs. Le peut que nous percevons nous permet de subvenir à nos besoins. Comme indiqué plus haut, l’objectif est de promouvoir notre culture. Grace au balafon nous avons beaucoup de visibilité.
Quel message avez-vous à lancer ?
Le groupe est ouvert à tous y compris les filles qui veulent apprendre à jouer. Il ne faudrait pas que les gens pensent que ce sont les derniers de classes qui jouent au balafon. Un paresseux ne peut pas jouer au balafon. Nous ne voulons pas laisser mourir notre culture. Mettons-nous ensemble pour la mettre en valeur. Personne ne viendra le faire à notre place.
Karina Fofana