Au Togo, le rappeur et militant Aamron, de son vrai nom Narcisse Essiwé Tchalla, a de nouveau été interpellé vendredi 19 septembre 2025 à son domicile de Lomé, aux alentours de 7 h 30. Conduit en garde à vue, il a ensuite été présenté au doyen des juges dans la soirée, qui l’a officiellement inculpé avant de le placer sous contrôle judiciaire.
Les chefs d’accusation retenus portent sur « l’incitation de la population à la révolte », la « diffusion de fausses nouvelles de nature à troubler l’ordre public » et « l’outrage envers les plus hautes autorités de l’État », selon l’un de ses avocats. Ces griefs rappellent ceux notifiés à l’ancienne ministre des Armées, Marguerite Gnakadè, actuellement en détention pour avoir notamment appelé à la démission du président Faure Gnassingbé. Cette dernière fait également l’objet de poursuites pour atteinte à la sûreté de l’État, un motif qui a justifié son incarcération.
« Aamron va bien, il est serein », a assuré un proche de l’artiste, dénonçant un « dossier judiciaire totalement vide ». Cette nouvelle arrestation intervient quatre mois après une première interpellation, fin mai 2025, qui avait contribué à déclencher une vague de manifestations dans le pays. Selon des organisations de la société civile, ces mobilisations avaient entraîné la mort de sept personnes.
La mise sous contrôle judiciaire du rappeur est perçue par ses soutiens comme une tentative de pression supplémentaire sur une figure artistique devenue symbole de contestation. Reste à savoir quelles suites judiciaires seront données à ce dossier, dans un climat politique déjà tendu à l’approche des prochaines échéances nationales.
Lucien Kouaho (stagiaire)
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