Un véritable séisme secoue le football turc. Le conseil de discipline de la Fédération turque de football (TFF) a annoncé, ce vendredi 31 octobre 2025, la suspension de 149 arbitres pour une durée allant de huit à douze mois. Ces derniers sont accusés d’avoir parié sur des rencontres, en violation de l’interdiction formelle qui leur est imposée.
Dans un communiqué officiel, la TFF a indiqué que des enquêtes sont toujours en cours concernant trois autres officiels également suspectés. L’affaire, qui a pris une ampleur nationale, met à mal la crédibilité de l’arbitrage turc déjà régulièrement contesté.
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Selon les résultats d’une vaste enquête interne menée par la Fédération, sur 571 arbitres inspectés, 371 disposaient de comptes de paris sportifs, et 152 figuraient parmi les utilisateurs les plus actifs. Plus troublant encore, 22 d’entre eux officient actuellement en première division. Dix arbitres ont placé plus de 10 000 paris, tandis qu’un autre aurait misé à 18 227 reprises.
Si la TFF n’a pas précisé si certains arbitres ont parié sur des matchs qu’ils dirigeaient eux-mêmes, l’affaire a déjà entraîné l’ouverture d’une enquête judiciaire par le parquet d’Istanbul.
« L’arbitrage est une profession d’honneur. Quiconque ternit cet honneur ne participera plus jamais au football turc », a déclaré avec fermeté le président de la TFF, Ibrahim Haciosmanoglu, lors d’une conférence de presse tenue jeudi.
Ce scandale intervient dans un contexte tendu. Face aux accusations récurrentes de partialité, la fédération avait déjà pris des mesures pour restaurer la confiance du public. Depuis le printemps 2024, plusieurs matchs de la Süper Lig, y compris le très médiatisé derby entre Galatasaray et Fenerbahçe, ont été confiés à des arbitres étrangers via le dispositif d’assistance vidéo (VAR).
Cette nouvelle affaire de paris illégaux vient toutefois ternir un peu plus l’image du football turc, déjà fragilisée par les soupçons de corruption et les violences dans les stades.
Karina Fofana


























