Figure incontournable du reggae africain, Doumbia Moussa Fakoly, dit Tiken Jah Fakoly a livré une réflexion profonde sur le rôle de la musique engagée dans un monde marqué par les tensions sociales et politiques. Pour l’artiste ivoirien, le reggae ne peut se réduire à une succession de réactions impulsives aux crises du moment, mais doit demeurer un instrument de conscience collective.
« Le reggae n’est pas seulement un genre musical, c’est un porte-voix pour les sans-voix », rappelle le chanteur, connu pour ses textes percutants et ses prises de position tranchées. Selon lui, l’efficacité d’une musique engagée réside dans sa capacité à transmettre un message durable, capable d’éveiller les esprits au-delà des turbulences médiatiques.
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Dans ce sens, Tiken Jah Fakoly met en garde contre la tentation de réagir à chaque polémique ou événement passager. « On ne peut pas se contenter de crier au danger à chaque instant, sinon notre parole perd de sa valeur », insiste-t-il. Pour l’artiste, préserver la crédibilité du discours engagé implique de choisir avec discernement les combats à mener.
À travers cette prise de position, le chanteur invite les artistes militants à replacer leur engagement sur le terrain des causes profondes, celles qui affectent durablement les peuples. À ses yeux, le reggae doit continuer d’incarner une musique intemporelle, capable de traverser les époques et de maintenir sa force d’inspiration, plutôt que de se réduire à de simples réactions aux crises éphémères.
En filigrane, Tiken Jah Fakoly réaffirme sa vision d’une musique porteuse de sens, qui ne se contente pas d’accompagner l’actualité, mais qui façonne une conscience collective tournée vers le changement.
Lucien Kouaho (stagiaire)