À quelques jours de son grand concert prévu ce 12 avril 2025 au Palais de la Culture de Treichville, Tiken Jah Fakoly de son vrai nom Doumbia Moussa Fakoly a animé une conférence de presse ce mardi 8 avril 2025. Il a affirmé qu’il a payé le prix de son engagement.
L’artiste reggae ivoirien y est revenu sur son parcours, marqué par un engagement sans compromis et les lourdes conséquences qu’il en a souvent tirées.
A lire aussi : Braquage du pouvoir : Tiken Jah va tout dire à propos de son dernier album
« Un artiste peut contribuer au développement de son pays en éveillant la conscience du peuple. C’est la mission du reggae, et c’est ce que je m’efforce de faire à travers ma musique », a déclaré le chanteur, fidèle à sa ligne militante.
Mais cet engagement a eu un prix. Interdictions de territoire, censures, intimidations… Tiken Jah a listé les obstacles auxquels il a dû faire face : « Entre 2007 et 2010, j’étais interdit de séjour au Sénégal. Et aujourd’hui encore, je vis au Mali pour des raisons de sécurité. Vivre loin de sa terre natale, c’est une douleur. Mon pays me manque. »
L’artiste a également raconté un incident troublant survenu lors d’une tentative de concert à Kinshasa, en République Démocratique du Congo. « À notre arrivée, une personne a récupéré nos passeports. On croyait à un accueil officiel. Mais on nous a directement renvoyés à Bruxelles, avant d’accuser mon équipe et moi de terrorisme. Des policiers nous attendaient à la sortie de l’avion… », a-t-il déclaré.
Même en Côte d’Ivoire, son engagement n’est pas sans conséquences. « J’ai souvent envie de lancer des projets ici, mais je peine à trouver des sponsors. Je pense qu’ils s’auto-censurent. » Malgré cela, Tiken Jah reste fidèle à sa mission : « Bob Marley aussi a payé ce prix. », a-t-il dit.
Ce concert du 12 avril 2025 s’annonce comme un moment fort, non seulement musical, mais aussi symbolique pour cet artiste qui continue de défendre ses convictions, envers et contre tout.
Lucien Kouaho (stagiaire)