L’influenceur et créateur de contenu, Stoni est revenu sur une photo rétro de lui et l’artiste DJ Kedjevara a été prise le 23 mars 2014, au 123 Love, à Derrière Wharf dans la commune de Port-Bouët, lors d’une soirée. Il fait savoir que le fils d’Antoinette Allany lui a sauvé la vie.
Cette photo rétro de moi et DJ Kedjevara a été prise le 23 mars 2014, au 123 Love, à Derrière Wharf dans la commune de Port-Bouët, lors d’une soirée organisée par DJ DMX.
À ce moment-là, Kedjevara était déjà une star incontestée du coupé-décalé. Moi, j’étais juste un jeune passionné, qui rêvait de musique, qui admirait ce monde artistique et qui voyait dans des figures comme lui une véritable inspiration. Pour moi, poser à ses côtés ce jour-là, c’était un honneur immense.
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C’est sûr qu’il ne se souvient même pas de cette photo, mais moi je m’en souviens comme si c’était hier.
La vérité, c’est que la musique ivoirienne m’a sauvé. Je traversais une situation difficile avec la perte de mon père et les difficultés pour joindre les deux bouts. J’avais décidé de devenir chanteur et j’arpentais tous les maquis et boites de nuit pour essayer de me produire. C’est pourquoi je le dis sans honte : je dois beaucoup aux artistes ivoiriens, et en particulier aux pionniers du coupé-décalé.
Et dans ces pionniers, DJ Kedjevara occupe une place spéciale. On l’a longtemps appelé « le fils d’Antoinette Allany », mais il a imposé son propre nom par le travail. Au début, son nom même était difficile à prononcer : certains disaient Tchéguevara. Mais à force de sortir des hits, il est devenu DJ Kedjevara, une référence.
Il a été le premier DJ arrangeur, produisant et arrangeant ses propres morceaux, ouvrant la voie aux autres. On l’a surnommé “le DJ MP3” parce qu’il a été le premier à sortir des titres presque chaque mois, avec une régularité qui a inspiré tout le mouvement. Il a été aussi le premier à chanter dans ses morceaux le nom de ses réalisateurs vidéo. Grâce à lui, des réalisateurs comme Andy Shakur sont sortis de l’ombre.
Mais Kedjevara n’a pas seulement fait briller les réalisateurs : il a été parmi les tout premiers DJs à produire des artistes.
• D’abord Oxy Norgy, avec le titre Corriger Corriger, qui avait beaucoup tourné.
• Puis MC One, qu’il a pris de nulle part, produit, encadré et propulsé au rang de star.
À une époque où, pour être un bon DJ, il fallait chanter ou “improviser” en lingala, Kedjevara a su transformer cette tendance. Grâce à son mentor Chegal Mokonzi, il a absorbé les codes congolais, puis les a ivoirisés, donnant naissance à un coupé-décalé plus fort, capable de résister à l’invasion musicale congolaise.
Et tout cela, il l’a confirmé avec des hits marquants, chacun accompagné d’une danse devenue virale
Alors, quand on parle de son concert au Parc des Expositions ce 20 decembre , ce n’est pas un simple rendez-vous musical. C’est un hommage à un artiste qui a innové, qui a résisté, qui a bâti et qui a partagé.
DJ Kedjevara mérite que son concert soit rempli à craquer. Pour tout ce qu’il a apporté, pour toutes les générations qu’il a fait danser, pour tout ce qu’il a donné à la musique ivoirienne.
Si tu as dansé sur “Bobaraba”, tu dois être là.
Stoni
NDLR : Le titre et l’introduction

























