Soumahoro Alfa Yaya à fait un témoignage sur la petite histoire de l’Hymne du RDR dont il affirme être le propriétaire. Il souligne que c’était en 1994 alors qu’il était en poste à la RTI-TV2 en qualité de journaliste.
Dans la vie il est un moment pour se taire, un moment pour parler. Je me suis tu durant plus de 30 ans. Pour la mémoire et l’histoire et surtout pour les nouvelles générations, notre témoignage est nécessaire. Merci à tous ceux qui m’envoient des messages d’encouragement. En réalité, je n’ai aucun mérite. Je me suis retrouvé tout simplement du bon côté d’une partie de l’histoire contemporaine de la Côte d’Ivoire ; notre beau pays.
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Sans prétention, je suis le propriétaire de l’hymne du RDR. Témoignage — Une après-midi de 1994, alors que j’étais en poste à l’époque à la RTI-TV2 en qualité de journaliste, je reçois un appel de mon frère et ami Jean Paul Dagry, Directeur, de l’Ecole de Musique à l’INSAC (ex INA) à Cocody. Paul me demande expressément de le rejoindre à la résidence des Diabaté sise à 200 M du Lycée Sainte Marie de Cocody. Après avoir participé personnellement à toutes les premières réunions du parti naissant (le RDR), à l’ancienne mairie de Cocody, dans la salle de mariage, située en face du Bureau de Monsieur Badobré Pierre, membre fondateur du RDR…), je suis aux rendez-vous aux environs de 15 heures.
Assis à la terrasse privée avec des personnes dont les visages ne m’étaient pas familiers, sauf celui de Paul Dagry, nous attendons la surprise qui nous est réservée. Quelques minutes plus tard, Madame Henriette Dagry Diabaté dans toute sa splendeur de femme respectable et dans une simplicité déconcertante, fait son apparition avec un sourire qui va détendre l’atmosphère. Après les civilités d’usage, elle fait appel à ‘’un concerto’’, constitué entre autres de : Adolphe Yacé, frère cadet de feu Marcelin Yacé et Martial, sous la supervision musicale de Paul Dagry.
Un texte est remis à chacun des convives de ce jour-là. Le groupe musical au signal de Madame Diabaté s’exécute. Des notes à vous donner la chair de poule sont égrenées par ces ‘’virtuoses prématurés’’ de l’Ecole de Musique de l’INSAC (tous encore très jeunes). Après cette écoute musicale, Madame Diabaté avec humilité, donne la parole à chacune des personnes présentes, afin qu’elle se prononce sur ce qu’on venait d’entendre. A l’approbation quasi unanime, l’hymne du RDR dans sa version martiale, venait de voir le jour. Il faut rendre à César ce qui est à César : Madame Henriette Diabaté est bien l’auteur du texte de l’hymne du RDR.
Quelques jours après, alors que Madame Diabaté était en déplacement à l’étranger, j’ai pris la résolution personnelle de faire quelque chose pour immortaliser cet hymne qui n’était encore gravé sur aucun support musical. Au cours d’une réunion de la direction du parti à la rue Lepic siège du RDR, nouvellement acquis, je propose que la Direction du parti, finance l’enregistrement et la mise sur support cassette de l’hymne du RDR. Djeni Kobina qui présidait cette réunion en sa qualité de Secrétaire Général du RDR, demande à l’assistance de réagir à ma proposition.
L’accord de principe m’est accordé, mais un point crucial demeure : qui va payer le studio ? Je reprends la parole pour dire que de mon point de vue, compte tenu du fait que cette œuvre doit être inscrite dans le patrimoine du parti, je souhaiterais que les frais du studio d’enregistrement et des frais annexes soient assurés par le parti. J’ai été mis en minorité et le Ministre Adama Coulibaly, Secrétaire Général Adjoint à l’époque du parti, vient à ma rescousse. Il insiste, et demande que je sois encouragé pour cette initiative qu’il trouvait louable.
J’obtiens l’accord des instances officiels du RDR mais à condition que je trouve des bailleurs de fonds privés et que ces derniers soient membres ou sympathisants du Rassemblement Des Républicains. J’ai aussitôt eu recours à mon réseau relationnel. … A suivre…
Par Soumahoro Alfa Yaya. Témoin et acteur vivant.
Le Sursaut
NDLR : Le titre et l’introduction sont de la rédaction