Konan N’Dri Sidonie, plus connue sous le nom de Sidonie La Tigresse, 67 ans, était ce jeudi 24 avril 2025 l’invitée de La3. Figure emblématique du genre tradi-moderne ivoirien, l’artiste a affirmé qu’elle a été élevée par malinké.
Figure emblématique du genre tradi-moderne ivoirien, l’artiste a profité de son passage pour livrer quelques confidences sur son parcours et ses origines culturelles.
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« Je parle le baoulé, mais mon ethnie même, c’est le dioula », a-t-elle affirmé d’emblée, soulignant la richesse de son métissage culturel. Elle a révélé avoir été élevée dans un foyer dioula : « J’ai été élevée par les dioulas. Ma tante est mariée à un monsieur très simple et gentil, monsieur Souleymane Konaté. C’est eux qui m’ont élevée et je comprends mieux le dioula que le baoulé », a-t-elle expliqué. Une déclaration qui illustre son attachement à une double identité, entre héritage baoulé et immersion dans la culture dioula dès son plus jeune âge.
L’artiste n’a pas manqué d’évoquer les difficultés rencontrées par les chanteurs ivoiriens, notamment face à la piraterie musicale qui gangrène le secteur. « Avant, tu sortais ton truc, aujourd’hui dès que tu es au studio, on voit déjà ta musique sur le marché », a-t-elle déploré. Elle dénonce un système qui empêche les artistes de vivre de leur art : « Notre problème, c’est ça, la piraterie. Sinon tu sors ton album, même 5 francs tu ne gagnes pas dedans. »
Entre confidences personnelles et dénonciation des réalités du métier, Sidonie La Tigresse a livré un témoignage touchant et engagé. Elle incarne une voix forte de la musique ivoirienne, à la croisée des cultures et des luttes pour la reconnaissance des artistes.
Lucien Kouaho (stagiaire)
Amany Djoni en concert le 9 juillet au Palais de la Culture à Abidjan