Vingt ans après avoir été couronnée Miss Côte d’Ivoire, Sery Dorcas revient sur les instants mémorables de son sacre. Dans un témoignage, l’ancienne reine de beauté , ivoirienne 2005 évoque un mélange de surprise, de stress intense et de revanche personnelle.
Le soir du concours, alors étudiante en Secrétariat bilingue, Séry Djéhi Dorcas, 19 ans, 1,76 m pour 60 kg, ne se voyait pas monter sur la plus haute marche du podium. « Mes deux concurrentes directes, celles que je voyais vraiment comme les futures Miss, ont été appelées : l’une en tant que 1ère Dauphine, l’autre comme 2e Dauphine. Je me suis alors dit : Mais c’est qui la Miss, alors ? », raconte-t-elle. Tétanisée, elle reste figée. Ce sont les autres candidates qui la sortent de sa stupeur. « Il y a au moins 4 ou 5 filles qui sont venues m’entourer pour me dire : “Arrête de stresser Dorcas, c’est toi la Miss !” Elles m’ont rassurée : “Tu n’as pas à t’inquiéter, c’est toi. Tu le mérites, il n’y a pas de doute” », a-t-elle déclaré.
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Lorsque son nom est enfin prononcé, l’émotion la submerge, selon elle. « Une bonne fille Bété, quand on a finalement appelé mon nom, je suis sortie de là en larmes, comme à des funérailles. Je pleurais comme une madeleine. », a-t-elle fait savoir.
Mais derrière ces larmes se cache un lourd passé. Sery Dorcas se souvient des préjugés persistants autour du concours Miss Côte d’Ivoire. « On disait que le concours ne revenait qu’à un certain type de filles… Tu sais d’où tu viens, tu passes par hasard devant le COMICI, on t’inscrit, et tu deviens Miss Côte d’Ivoire… », a-t-elle ajouté.
Son élection représente alors bien plus qu’une victoire esthétique : « C’étaient des larmes de joie, de soulagement, de fierté, de victoire… et aussi de revanche. Revanche sur ce passé, sur toutes les moqueries, surtout parce que j’étais “rouquine”. Ce sacre, c’était ma petite revanche. »
Lucien Kouaho (stagiaire)
