L’ancien journaliste et directeur de Radio Kivu One, Magloire Paluku Kavunga, a été assassiné mercredi 10 décembre 2025 soir à Goma, en République Démocratique du Congo (RDC) criblé de sept balles alors qu’il se trouvait dans son véhicule, à quelques mètres de son domicile.
Selon sa sœur, Denise Paluku, les tirs auraient été effectués avec une arme silencieuse, puisque « même les voisins n’ont rien entendu », laissant penser à une exécution ciblée et minutieusement préparée.
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Figure médiatique du Nord-Kivu, Magloire Paluku avait marqué le paysage journalistique local en dirigeant Radio Kivu 1 entre 2011 et 2015. Par la suite, il a travaillé comme conseiller culturel au ministère de la Culture, collaborant avec de nombreuses personnalités politiques et artistiques. Durant cette période, certains membres de sa famille affirment qu’il aurait été approché par des émissaires du M23, auxquels il aurait prêté allégeance en échange d’une promesse de poste au sein de l’administration rebelle du Nord-Kivu promesse qui, selon eux, n’aurait jamais été honorée.
Depuis son ralliement au M23/AFC, Magloire Paluku était devenu un acteur actif de la propagande du mouvement, jouant un rôle majeur dans la mobilisation de certains membres de la communauté Nande, dont plusieurs journalistes et jeunes militants de mouvements citoyens. Son engagement au sein de la rébellion avait suscité de vives controverses, dans un contexte de tensions croissantes et d’affrontements meurtriers dans l’Est du pays.
Sa mort, survenue dans des circonstances encore à éclaircir, intervient alors que les lignes de fracture politiques et militaires se resserrent dans la région. Pour sa famille comme pour de nombreux observateurs, ce meurtre soulève de nouvelles interrogations sur les luttes d’influence qui traversent le Nord-Kivu et sur les risques encourus par ceux qui changent de camp dans un conflit où les loyautés sont constamment mises à l’épreuve.
Les autorités locales et la police de Goma n’ont pas encore communiqué sur l’enquête en cours, tandis que la communauté journalistique exprime son inquiétude face à l’escalade de la violence dans la région.
Karina Fofana
























