Le centre culturel de Treichville a été le théâtre d’un moment inoubliable dans l’histoire musicale ivoirienne le 7 août 1981. Ce soir-là, alors que le public était venu applaudir l’artiste ivoirien Jimmy Hiacynthe, une jeune chanteuse congolaise, Élisabeth Muidikayi Tshala Muana, faisait une entrée remarquée qui allait bouleverser le paysage artistique.
Originaire du Kasaï, en République démocratique du Congo, Tshala Muana avait déjà derrière elle une expérience solide. Depuis 1977, elle s’était fait remarquer à Kinshasa comme danseuse et choriste auprès de grandes icônes féminines : Mpongo Love, Abeti Masikini et le groupe Minzoto Wela Wella. Mais très vite, la jeune artiste s’était affirmée, composant dès 1978 ses propres chansons en tshiluba, sa langue maternelle.
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À seulement 23 ans, armée d’un répertoire de huit 45 tours, Tshala Muana conquiert le public ivoirien avec un style unique, le mutuashi. Sur scène, sa voix puissante et ses déhanchements envoûtants fascinent les spectateurs. « C’était la première fois qu’on voyait une chanteuse bouger ses hanches de cette manière », confie un habitué des concerts de Treichville.
Un fait insolite vient même marquer cette soirée : l’apparition d’un chat noir au-dessus de la scène, au moment précis où l’artiste se trémoussait. De nombreux spectateurs y ont vu un signe prémonitoire, celui de l’éclosion d’une véritable étoile.
Cette prestation du 7 août 1981 restera ainsi comme le point de départ d’une longue histoire entre la « Reine du mutuashi » et le public ivoirien, qui l’adoptera comme l’une des siennes et l’accompagnera tout au long de sa carrière.
Source : Fabien Habib Bosson
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