À l’approche de son concert prévu le 28 juin 2025 à l’espace Gquad de Cocody Angré à Abidjan, la chanteuse ivoirienne Adélaïde Gbahou, plus connue sous le nom de scène Ade Liz, s’est confiée sur les réalités actuelles de la promotion artistique et de la billetterie en Côte d’Ivoire. Elle a déploré que des solds out soient annoncé alors que la salle n’est pas pleine le jour du spectacle.
Dans une déclaration, elle pointe du doigt un phénomène récurrent dans l’univers du spectacle : les concerts annoncés « sold out » mais aux salles parfois à moitié vides.
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« J’ai parfois remarqué que le sold out est annoncé mais la salle n’est pas pleine. C’est certainement à cause de ce genre de situations », affirme-t-elle, faisant référence aux billets achetés mais jamais distribués ou utilisés. Une situation qui interroge sur la gestion réelle des ventes et sur la mobilisation effective du public, malgré des chiffres apparemment rassurants.
Pour assurer le succès de son événement, Ade Liz encore surnommée la « chanteuse des 18 montagnes », ne ménage aucun effort. Elle sillonne les bureaux et résidences de certaines autorités et cadres de sa région, afin de leur présenter son projet. « Je suis honorée d’être reçue. Ces personnalités achètent des tickets de mes concerts, et cela me fait vraiment plaisir », confie-t-elle avec reconnaissance.
La chanteuse note aussi un changement dans les pratiques : « À notre époque, cela n’existait pas, mais avec nos enfants de la génération actuelle, c’est ce qui est de plus en plus prisé. » Le contact direct avec les mécènes, les invitations d’associations de femmes régionales, ou encore les livraisons de billets à domicile, font désormais partie de la stratégie promotionnelle des artistes.
Si cette démarche lui coûte en énergie, elle la considère comme nécessaire : « C’est épuisant mais nous n’avons pas le choix, car c’est la nouvelle donne. Et nous la suivons. » Toutefois, elle émet un souhait : que les billets achetés soient effectivement partagés avec les véritables mélomanes, afin d’éviter les salles clairsemées lors de spectacles pourtant complets sur le papier.
À travers ce témoignage, Ade Liz lève le voile sur les défis auxquels font face les artistes ivoiriens dans la gestion de leur public. Une réalité bien souvent tue, mais qui mérite d’être abordée pour préserver l’intégrité des événements culturels.
Lucien Kouaho (stagiaire)
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