À 24 ans, Moustapha Diakhaté impressionne autant par son gabarit, 1,93 m pour 93 kilos que par sa fulgurante ascension dans le monde du MMA. Avec un palmarès de trois combats professionnels pour autant de victoires par KO, celui que l’on surnomme déjà le phénomène sénégalais incarne la nouvelle promesse de la scène internationale.
Mais avant de briller sur les rings européens sous la bannière de l’organisation ARES, le parcours de Diakhaté s’est forgé loin des projecteurs, dans les rues de Dakar. « Je sortais avec un t-shirt, je rentrais, il était déchiré », raconte-t-il. Adolescent turbulent, il découvre la lutte à travers les bagarres de rue, parfois pour quelques pièces. Sa tante, qu’il considère comme son pilier, l’aide à canaliser son énergie en l’orientant vers le sport.
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C’est presque par hasard qu’il touche au grappling, mais ses qualités naturelles éclatent dès les premiers entraînements. Pourtant, avant de se consacrer pleinement à sa carrière de combattant, Diakhaté a connu une autre vie : celle de mécanicien, après six années d’études et des passages dans plusieurs garages au Sénégal puis en Belgique. Un parcours qu’il n’assumait pas toujours, mais qu’il revendique aujourd’hui comme la source de sa ténacité : « J’ai appris à ne rien lâcher. »
Désormais membre de l’équipe Valon, Moustapha Diakhaté s’entraîne avec rigueur, côtoie des légendes comme Rico Verhoeven, suit une discipline stricte à l’année, et enchaîne les KO expéditifs, 19 secondes pour l’un, 16 pour un autre. Calme en dehors de la cage, il se transforme en guerrier dès qu’il foule l’octogone, arborant sa fameuse teinture blonde comme un avertissement : « Quand je fais cette coupe, c’est que je viens pour abattre. »
Son ambition est limpide : devenir le premier Sénégalais à décrocher une ceinture UFC. « Je me vois parmi les meilleurs », affirme-t-il, déterminé à prouver qu’un ancien mécanicien peut devenir une légende. Pour Diakhaté, chaque combat est un message à la jeunesse africaine : « Il y a toujours moyen. »
Lucien Kouaho (stagiaire)
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