Le lundi 30 juin 2025, le procès très attendu de Balthasar Ebang Engonga, surnommé « Bello », s’est ouvert devant le tribunal de première instance de Malabo, en Guinée équatoriale. Le parquet requiert 18 ans de prison pour lui et ses coaccusés.
L’ancien directeur général de l’administration fiscale comparaît aux côtés de plusieurs coaccusés pour détournement de fonds publics, malversations financières et enrichissement illicite.
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Arrêté en novembre 2024, Bello avait disparu de la scène publique, suscitant rumeurs et spéculations quant à sa prétendue libération. Mais ce lundi 1er juillet 2025, l’homme de 39 ans est réapparu en tenue de prisonnier dans le box des accusés, confirmant qu’il est bel et bien détenu depuis plusieurs mois.
Lors de l’audience d’ouverture, le ministère public a «requis une peine de 18 ans de prison» ferme contre l’ex-haut fonctionnaire et ses complices, les jugeant responsables de graves préjudices financiers causés à l’État. Le procureur a insisté sur l’ampleur des sommes détournées, ainsi que sur la position de confiance qu’occupait le principal accusé.

La personnalité de Balthasar Ebang Engonga ne passe pas inaperçue. Petit-neveu du président de la Guinée-Bissau et fils du président en exercice de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC), il incarnait jusque-là une figure influente du paysage politico-économique d’Afrique centrale. Son arrestation a marqué un tournant dans les efforts affichés par les autorités équato-guinéennes pour lutter contre la corruption à haut niveau.
Outre les accusations financières, le scandale entourant Bello a été amplifié par la diffusion massive de vidéos compromettantes sur les réseaux sociaux peu après son arrestation. Ces images, d’une nature intime, montraient l’ancien haut cadre dans des situations explicites avec plusieurs femmes, parfois dans des lieux publics ou dans ses bureaux. Certaines des femmes identifiées seraient mariées, dont, selon plusieurs sources, l’épouse d’un haut responsable de la sécurité présidentielle.
Si l’origine de ces fuites reste floue, leur diffusion a provoqué une onde de choc dans la société équato-guinéenne et renforcé la pression médiatique autour de l’affaire. Pour autant, la justice semble vouloir se concentrer sur les faits économiques reprochés à l’accusé.
Le procès, qui pourrait durer plusieurs semaines, s’annonce décisif pour l’image de l’appareil judiciaire équato-guinéen. Les prochaines audiences permettront de faire la lumière sur l’ampleur exacte des malversations reprochées et de déterminer si Balthasar Ebang Engonga devra effectivement purger la lourde peine réclamée par le parquet.
Lucien Kouaho (stagiaire)