Dans un message empreint de lucidité et de responsabilité, Pouegnan Kéassa dit Jarafro, président du collectif Codijazz, s’est exprimé sur la liste électorale définitive récemment publiée et sur les élections à venir en Côte d’Ivoire. Artiste musicien, formateur, mais aussi acteur engagé de la scène culturelle ivoirienne, il tire la sonnette d’alarme.
« Quand tu ne fais pas de politique, elle finit par te faire », affirme-t-il en introduction. Une phrase lourde de sens, alors que le climat préélectoral semble, une fois encore, chargé de tensions liées à l’exclusion de certains acteurs politiques.
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Jarafro se veut clair : il ne prend pas parti, mais parle en tant que citoyen et responsable culturel, soucieux du bien-être de ses artistes. « Nous avons connu des périodes douloureuses dans ce pays à cause de l’exclusion politique. Aujourd’hui, nous voyons les mêmes signaux réapparaître. Ce n’est pas faire de la politique que de le dire, c’est anticiper pour éviter le chaos », affirme-t-il.
Pour le président de Codijazz, la stabilité est essentielle pour le secteur artistique déjà fragilisé. « Nos musiques, nos scènes, nos créations souffrent déjà du manque de sponsoring, de diffusion médiatique. Si en plus nous devons affronter de nouvelles tensions sociales et politiques, c’est tout un pan de la culture ivoirienne qui se retrouvera asphyxié », explique-t-il.
Conscient de son rôle de leader, il lance un appel aux autorités et aux acteurs politiques : « Soyez objectifs. Pensez au peuple. À nous qui vivons les conséquences de vos décisions. Nous, artistes, avons besoin de paix pour continuer d’innover, de créer et de représenter fièrement la Côte d’Ivoire. »
Et de conclure, solennel : « Je joue ma partition. Pas pour accuser, mais pour prévenir. Pour ne pas être médecin après la mort. »
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