De retour de Paris où elle a triomphé en remportant le prestigieux Prix Mondial du Slam 2024, Noferima Fofana, une jeune artiste de 23 ans, a généreusement accepté de partager sa joie avec les lecteurs lors de cette interview exclusive.
Qui est notre désormais » Noferima nationale » ?
Je suis Noferima Fofana à l’état civil. Slameuse, Maîtresse de Cérémonie , Championne nationale de Slam 2023 et Championne mondiale de Slam 2024 à Paris.
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Comment êtes-vous devenue Slameuse, avant d’évoquer votre sacre ?
Je suis devenue Slameuse quand j’ai découvert le Slam à la télé, grâce à trois Slameuses : Malika, Idol et Amee. Quand je les ai écoutés, j’étais convaincue que j’étais faite pour Slamer. A la base, j’écrivais déjà des textes. Je recopiais des poèmes des Auteurs connus et inconnus. J’ai commencé à les répéter, devant mon miroir. J’ai ensuite manifesté le besoin d’intégrer un groupe, pour me perfectionner. J’ai donc intégrée l’Association des Poètes et Slameurs de Port-Bouët du président Curtis.
A partir de quel moment, avez-vous fait du Slam votre métier ?
Eeh, je ne saurais le dire. Je dirais que le Slam s’est imposé à moi. Parfois, ça me surprend. Je ne sais pas comment cela s’est fait, parce que je n’ai rien préparé à l’avance. Tout ce que j’ai fait : c’est faire des répétitions. Travailler, travailler et naturellement c’est devenu un métier.
Quel message véhiculez-vous à travers votre Slam ?
Mon message à travers mon Slam, c’est celui de la résilience, de la liberté d’expression. J’estime que chacun a le droit de dire, de parler quand on n’est pas d’accord : quand des choses injustes se passent dans la société.
Vous êtes aujourd’hui sur le toit du « monde Slamique » quel sentiment qui vous anime actuellement ?
Je suis heureuse, pleine de reconnaissance et de joie : parce que grâce à ce sacre, le Slam sera beaucoup plus considéré, respecté et aura une place beaucoup plus importante en Côte d’Ivoire.
A l’entame de notre entretien, vous avez évoqué seulement deux distinctions : il y en a d’autres que vous n’avez pas mentionné ?
Mes distinctions ? J’ai été championne nationale 2023 et mondiale 2024 comme je l’ai dit plus haut. J’ai également remporté le Meilleur Prix de Slam de la Commission Missionnaire de Villaregia , 2e Prix Féminin du Festival Gblakpa 2023.
Le maniement des mots et l’écriture ne vous éloignent pas assez de votre métier de rêve : le journalisme n’est-ce pas ?
Bien sûr. Je crois qu’en tant que Slameuse , je fais beaucoup plus parce que j’écris , je parle et le Slam est un peu plus vaste par rapport à la présentation télé que , je voulais faire en tant que journaliste. Il ya beaucoup plus de profondeur dans le Slam et c’est ce que j’ai toujours rêvé de faire : écrire, avoir l’opportunité de dire, partager, transmettre mes émotions. C’est le journalisme que je fais d’une autre manière (rires).
Votre mot d’au revoir pour clore notre échange ?
Mon mot de fin, s’adresse à notre génération. Rassurez-vous. Nous ne sommes pas perdus. Nous avons tellement de talent, beaucoup de choses à donner. Apprenons à nous faire confiance, à travailler et à être des modèles pour les générations futures.
Alain Martial
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