Le football africain vit une véritable révolution silencieuse. Pour la Coupe du monde 2026, qui se tiendra sur le continent américain, plus de la moitié des neuf nations africaines qualifiées seront dirigées par des entraîneurs locaux. Une situation inédite qui illustre la montée en puissance des techniciens du continent, longtemps restés dans l’ombre des entraîneurs expatriés.
Sur les neuf sélections en lice, sept, le Maroc, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, l’Égypte, la Tunisie, le Cap-Vert et le Ghana, ont bâti leur qualification sous la houlette d’entraîneurs africains. Ces techniciens ont su imposer leur empreinte stratégique, technique et humaine, prouvant qu’ils sont désormais capables de rivaliser avec les meilleurs sur la scène mondiale. Seules l’Afrique du Sud et l’Algérie ont choisi de faire confiance à des entraîneurs étrangers.
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Cette évolution n’est pas un simple hasard. Les trois dernières Coupes d’Afrique des Nations ont toutes été remportées par des sélectionneurs africains : Djamel Belmadi avec l’Algérie en 2019, Aliou Cissé avec le Sénégal en 2021, et Emerse Faé avec la Côte d’Ivoire en 2023. Trois sacres consécutifs qui témoignent de la compétence et du savoir-faire des techniciens locaux. Ces succès traduisent une nouvelle maturité du football africain, où la connaissance du terrain et la proximité culturelle deviennent des atouts majeurs.
L’histoire du football continental renforce cette tendance. L’Égypte, quintuple championne d’Afrique sous la direction d’entraîneurs locaux, et le Ghana, vainqueur de quatre CAN avec des techniciens nationaux, confirment cette tradition. Les figures emblématiques de Charles Gyamfi et Hassan Shahata, chacun triple champion d’Afrique, incarnent cette réussite. L’exploit du Maroc lors du Mondial 2022, premier pays africain à atteindre les demi-finales sous la conduite de Walid Regragui, a définitivement consacré la crédibilité des entraîneurs du continent.
À l’aube du Mondial 2026, ces techniciens africains seront sous les projecteurs. Leur performance sera scrutée, car ils portent les espoirs d’un continent en quête de reconnaissance mondiale. Plus qu’une question de talent, leur succès symboliserait la pleine affirmation du savoir-faire africain. L’Afrique ne se contente plus de briller par ses joueurs : elle entend désormais imposer ses entraîneurs. Une nouvelle page de l’histoire du football africain est en train de s’écrire.
Lucien Kouaho (stagiaire)
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