L’universitaire, homme politique et journaliste, écrivain, Vincent Sosthène Fouda s’est exprimé sur sa page Facebook le vendredi 18 novembre 2022. En effet, il reproche l’intégration de binationaux au sein de l’équipe des Lions indomptables du Cameroun. Pour lui, le Cameroun de 2022 pour le Qatar n’est pas un Cameroun éclaté mais une identité éparpillée.
Sosthène Fouda
Je ne suis pas certain que tout ait été fait vraiment pour faire revenir Joël Matip au sein de la sélection nationale dans la perspective du mondial qatary. Quand on va dans un pays que l’on a idéalisé, parce qu’il est dans un ailleurs imaginaire que l’on est accueilli avec des lance-pierres, la déception est encore plus grande. À cela, il faut ajouter dans le sport et le football en particulier, c’est un collectif où des individualités doivent s’exprimer.
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Dans la gestion des hommes en situation de forte pression, comme avant une compétition, l’important est de savoir adapter son style de leadership en fonction du contexte et de l’état des personnes.
On risque en effet de faire glisser l’équipe vers un état de stress voire de dépression. La performance demande à la fois le soutien pour créer la confiance et le challenge pour maintenir l’excitation.
Des comportements créateurs de valeur y contribuent. Motiver durablement demande un engagement à trois niveaux : intellectuel, comportemental, émotionnel. Il nous a manqué ces trois niveaux dans la gestion de l’accueil de Joël Matip. Comment le public local accueille ces binationaux ? Comment les chambre-t-il pour qu’ils épousent cette partie d’eux restée longtemps en errance ? Toutes ces questions, nous devons nous les poser aujourd’hui. On ne rentre dans un peuple, dans un groupe que mêlé à une histoire qui nous précède et empêtré dans des histoires qui se tissent autour et sur nous.
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Le philosophe Jean-Godfroy Bidima parle alors des histoires où l’on sonde nos propres constitutions et situations, des histoires où l’on démêle des récits intriqués qui nous portent et transportent vers un ailleurs, des histoires que nous devançons par nos audaces et qui nous rattrapent, des histoires finalement qui se conjuguent au conditionnel tant leurs ruses tirent la langue à nos catégorisations hardies. Ce sont toutes ces histoires que les sportifs appellent à la fois le vestiaire et la communion avec le public qui constitue le groupe ; l’équipe.
Nous avons donc besoin, poursuit-il, en tant qu’êtres historiques, de nous raconter des histoires sur le vrai, le beau, le bien, l’identité, l’altérité, l’absolu, la valeur et la finalité. Le Cameroun de 2022 n’est pas un Cameroun éclaté mais une identité éparpillée il Nous revient autant que Nous sommes de Rassembler cette identité afin qu’elle tienne pour les victoires de demain.
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