L’artiste Meiway, de son vrai nom Frédéric Désiré Patrice Ehui, 63 ans, était le vendredi 20 juin 2025 à Cocody à Abidjan, l’invité « Les grands plateaux de l’UJOCCI » sur le thème, « Zoblazo : hier, dans la continuité et l’héritage ». À l’occasion, il a affirmé qu’il est allé dans le bois sacré pour concevoir le Zoblazo.
Icône de la musique ivoirienne, Meiway, de son vrai nom Frédéric Désiré Patrice Ehui, était l’invité vedette de la tribune « Les grands plateaux de l’UJOCCI », ce vendredi 20 juin 2025 à Cocody. Devant des journalistes culturels, l’artiste de 63 ans est revenu sur la genèse du Zoblazo, le genre musical qu’il a inventé et porté au sommet depuis 1989.
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Le thème de la rencontre, « Zoblazo : hier, dans la continuité et l’héritage », offrait un cadre idéal pour un retour profond sur l’itinéraire singulier de l’artiste. Interrogé sur la solitude artistique que pourrait engendrer une telle création, Meiway a répondu sans détour :
« Pour moi, c’est normal, parce que j’ai créé cette musique, je l’ai entièrement conçue. Celui qui veut s’en inspirer, qui veut faire du Zoblazo, s’il ne se rapproche pas de moi, il n’aura jamais les secrets. Parce que je suis allé dans le bois sacré pour concevoir le Zoblazo. Je suis un initié. », a-t-il déclaré.
Avec fierté, le chanteur a évoqué ses racines profondes à Grand-Bassam, ses initiations musicales auprès du « vieux Adjialou », et la dimension spirituelle de sa démarche artistique. Pour Meiway, le Zoblazo est bien plus qu’un style dansant : c’est une tradition vivante, un patrimoine sonore transmis dans le respect des rites.
Il a également évoqué les tentatives avortées de certains jeunes artistes de reprendre le flambeau : « Il y a beaucoup de jeunes qui ont voulu faire du Zoblazo, mais ils ne se sont pas vraiment rapprochés de moi. Du coup, ils ont tenté, sans y croire, puis ils ont abandonné. Ce n’est pas aussi simple qu’on le pense. »
Fidèle à lui-même, Meiway a affirmé ne pas être en quête d’un successeur.
« Honnêtement, je ne cherche pas d’héritier musical. C’est ça, une légende. Après, s’il y en a, tant mieux. Je suis un personnage unique. Il n’y en a pas deux. », a-t-il fait remarquer.
Celui que l’on surnomme le « Génie de Kpalèzo » a conclu en lançant un appel vibrant à la préservation des artistes créateurs.
« Aujourd’hui, je suis le seul artiste-chanteur encore en activité qui a créé une musique, qui l’entretient et la fait vivre depuis bientôt 36 ans. Protégez-nous, car nous sommes des pièces rares. », s’est-il réjoui.
À travers cette sortie, Meiway réaffirme son rôle de gardien du temple du Zoblazo et sa place inébranlable dans l’histoire de la musique africaine contemporaine.
Karina Fofana
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