Invité de Claudy Siar dans le cadre de l’émission Couleurs Tropicales diffusée sur RFI, le reggaeman ivoirien Koné Seydou dit Alpha Blondy a affirmé que le président Alassane Ouattara aurait joué un rôle important dans le dénouement du procès de son ancien rival politique. En réponse dans un communiqué le 5 avril 2025 Me Habiba Touré, porte-parole de Laurent Gbagbo a contesté cette argumentation.
Nous avons pris connaissance des propos tenus par l’artiste Alpha Blondy, sur la radio RFI dans l’émission « Couleurs Tropicales », dans lesquels il affirme notamment que le Chef de l’État ivoirien, Alassane Ouattara aurait ceuvré pour le retour du Président Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire.
Si nous respectons la liberté d’expression de chacun, il nous semble néanmoins nécessaire de rétablir la vérité face à une tentative manifeste de réécriture de l’histoire.
Non, le Chef de l’État, Alassane Ouattara n’a jamais favorisé le retour du Président Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire. Bien au contraire, tout a été fait pour l’empêcher. Qu’on se souvienne :
Lorsque le Président Gbagbo a perdu sa mère, les autorités ivoiriennes lui ont refusé l’entrée sur le territoire pour assister aux obsèques. Pendant toutes les années de procédure devant la Cour Pénale Internationale (CPI), l’État ivoirien a activement participé à son maintien en détention en envoyant ses avocats, Jean-Paul Benoit, Jean-Pierre Mignard et Pierre-Emmanuel Blard, pour s’opposer à toute forme de libération. Malgré cela, le Président Laurent Gbagbo a été acquitté de façon définitive.
C’est encore l’État ivoirien, anticipant son acquittement, qui a violé toutes les règles élémentaires de procédure pour le faire condamner à 20 ans d’emprisonnement dans l’affaire dite du «casse de la BCEAO » une accusation farfelue, manifestement politique, et dont l’objectif unique était d’empêcher sa participation à la vie politique nationale.
Aujourd’hui encore, cette condamnation irrégulière est utilisée par les autorités pour faire obstacle à sa candidature à l’élection présidentielle de 2025, en violation flagrante de la décision rendue le 20 septembre 2020 par la Cour Africaine des Droits de l’Homme, qui ordonne explicitement à l’État ivoirien d’inscrire le Président Laurent Gbagbo sur la liste électorale et de garantir sa pleine participation à la vie politique.
Le 28 juillet 2020, c’est le Président Laurent Gbagbo lui-même qui a dû se rendre à l’ambassade de Côte d’Ivoire à Bruxelles pour solliciter un simple passeport ordinaire, en sa qualité de citoyen ivoirien.
La vérité est claire, les faits sont têtus : le Président Laurent Gbagbo est revenu dans son pays par sa propre volonté et grâce à son combat, à celui de ses avocats, de ses sympathisants, militants, de ses soutiens et de tous ceux qui croient encore en la justice et en la démocratie.
Il est candidat à l’élection présidentielle de 2025. Il serait sage que les autorités ivoiriennes respectent les lois et cessent de multiplier des obstacles artificiels et juridiquement infondés à sa candidature.
La Côte d’Ivoire ne peut avancer en paix et en dignité que dans la vérité. Toute réécriture de l’histoire est vaine.
Me Habiba Touré
Porte-parole du Président Laurent Gbagbo
NDLR : Le titre et l’introduction sont de la rédaction