La réalisatrice franco-sénégalaise Mati Diop entre dans l’histoire en remportant le prestigieux prix « L’Ours d’or » à la Berlinale (Festival de Berlin) avec son film documentaire « Dahomey ». Il s’agit d’un film remarquable qui retrace, étape par étape, la restitution en novembre 2021 au Bénin par la France, sur demande du chef de l’État Patrice Talon, des 26 œuvres pillées en 1892 par les troupes coloniales.
Lors de la réception de son prix, Mati Diop a exprimé sa conviction en déclarant qu’en tant que Franco-sénégalaise cinéaste, elle a choisi d’être de ceux qui refusent d’oublier, qui refusent l’amnésie comme méthode. Cette déclaration souligne l’engagement profond de la réalisatrice envers l’histoire et la mémoire, et met en lumière l’importance de la restitution des œuvres culturelles prises pendant la période coloniale.
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Il est également important de noter que « Dahomey » est seulement le deuxième film africain à remporter « L’Ours d’or », après « U-Carmen e-Khayelitsha » du Sud-Africain Mark Dornford-May en 2005.
La restitution des biens culturels au Bénin est un moment historique qui a marqué un tournant dans la préservation et la mise en valeur du patrimoine national. Parmi ces biens figurent des trônes et des statues anthropomorphes ayant appartenu aux rois d’Abomey, pillés par les troupes françaises à la chute du roi Béhanzin en 1892, dernier souverain ayant résisté à la colonisation. Présentés auparavant comme issus de la collection privée du général Alfred Dodds au musée du Quai Branly, ces trésors culturels ont retrouvé leur terre natale, le Bénin, où ils ont été intégrés dans le patrimoine national.
Lucien Kouaho (stagiaire)
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