Le mercredi 17 avril 2024, une matinée spécialement organisée pour les élèves des écoles, collèges et lycées d’Abidjan a accueilli une lecture scénique. Cet événement a réuni des experts des arts de la scène et a connu un grand succès, la salle étant pleine à craquer.
Les élèves proviennent d’une quinzaine d’établissements scolaires du district d’Abidjan. Plus de mille, ils ont pris d’assaut la salle François Lougah du Palais de la Culture d’Abidjan pour suivre la performance littéraire, accompagnés de leurs encadreurs respectifs. Sur le podium, un guitariste et six comédiens, dont trois femmes de nationalité burkinabé, béninoise et ivoirienne.
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Parmi eux, des slameurs, écrivains, metteurs en scène et autres. L’événement a lieu dans le cadre du Marché des arts du spectacle africain d’Abidjan (MASA) sous la supervision de Mme Maïmouna Coulibaly. Les enfants sont scotchés, curieux et intéressés. Ils veulent savoir, ils veulent découvrir et ils découvrent le spectacle qui s’ouvre par la musique du guitariste.
Des pas de danse sont exécutés, puis une voix entonne : « Une maison ne voyage pas… ». La lecture est rythmée et séquencée. Le jeu est sublime, faisant voyager d’air à l’autre. Une sorte de comédie musicale qui vire vers le slam, enrobée d’une tonalité aiguë au timbre grave. Ça monte, ça descend.
Ça remonte tel un avion qui amorce son envol avec des intonations lyriques dans des langues du Bénin et du Nigeria comme des incantations et d’hilarantes incursions dans le français argotique de la Côte d’Ivoire. Les textes choisis sont extraits d’auteurs classiques et contemporains comme Tanella Boni, Bernard Dadié, Tidiane Cissé, Camille Amouro, Koulsy Lamko, Aimé Césaire, Tahar Ben Jelloun, Abd al Malik… Ce sont, pour la plupart, des auteurs qui déconstruisent le verbe aiguisé comme une kalachnikov pour dégainer sur les tas et les tares de la société.
Une société dans laquelle « la nuit ne succède plus au jour, mais à ellemême ». Pire, un monde dans lequel « la paix intégrale » a fait le lit aux guerres et autres formes de sauvagerie. Il n’y a plus d’amour ni Respect pour les personnes âgées. Plus d’entente, plus de compréhension, plus de vivre-ensemble.
La lecture scénique au MASA, a rappelé la comédienne Odile Sankara, a été instaurée par le professeur Yacouba Konaté, alors directeur général du Marché. Pérennisée par l’équipe actuelle, elle vise à donner davantage d’engouement aux jeunes scolaires et universitaires à la lecture. Une chose que les responsables des établissements scolaires ont aussi comprise en y adhérant massivement.
Le journal du Masa
NDLR : Le titre et l’introduction sont de la rédaction
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