Maryse Condé est morte dans la nuit du 2 avril 2024 à l’hôpital d’Apt, dans le Vaucluse, à l’âge de 90 ans, d’après son mari. Tout au long de sa vie, elle s’est engagée contre l’oppression et le colonialisme. Lauréate du Prix de l’Académie Française, du prix Nobel alternatif et du prix de la fondation del Duca, elle nous laisse une œuvre littéraire significative.
Maryse Condé est née en Guadeloupe dans les Caraïbes françaises. Elle est la cadette d’une famille de 8 enfants. Elle a étudié à l’Université de Paris III (Sorbonne Nouvelle), où elle a obtenu son doctorat en littérature comparée (1975).
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Ses recherches portaient sur les stéréotypes noirs dans la littérature caribéenne. Pendant douze ans, elle a vécu en Afrique de l’Ouest : Guinée, Ghana, Sénégal, où elle a enseigné le français à différents niveaux. Elle revient en France en 1973 pour enseigner la littérature francophone à Paris VII (Jussieu), X (Nanterre) et III (Sorbonne Nouvelle).
Au début de sa carrière, elle s’essaye à l’écriture dramatique mais se lance dans le roman en 1976, produisant Heremakhonon inspiré des événements de sa vie en Afrique de l’Ouest. Ce n’est qu’avec son troisième roman publié en 1984, Ségou I, Les Murailles de Terre, II, La Terre en Miettes, qu’elle assoit sa place prééminente parmi les écrivains caribéens contemporains.
Depuis, elle publie régulièrement tout en poursuivant une carrière universitaire qui l’a amenée à l’UC Berkeley, à l’Université de Virginie, à l’Université du Maryland et à Harvard avant de venir à Columbia en 1995. À Columbia, elle a présidé le Centre d’études françaises et francophones. Depuis sa création en 1997 jusqu’en 2002.
Elle a pris sa retraite de l’enseignement en 2005. Les romans de Maryse Condé ont été traduits en anglais, allemand, néerlandais, italien, espagnol, portugais et japonais. Elle a remporté le Prix de la Nouvelle Académie de Littérature en 2018.
Rappelons que Maryse Condé a été la première présidente du Comité pour la Mémoire de l’Esclavage (2004-2009), devenu comité national pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage, aujourd’hui Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage.
Vincent Sosthène Fouda
NDLR : Le titre et l’introduction sont de la rédaction