Le procès d’Ibtissame “Betty” Lachgar, figure marquante du féminisme marocain, s’est ouvert le 13 août 2025 avant d’être immédiatement reporté au 27 du même mois.
Moins de 24 heures après son placement en détention, la psychologue clinicienne de 50 ans est accusée “d’atteinte à la religion islamique”, un délit passible de cinq ans de prison si l’infraction est jugée publique, conformément à l’article 267-5 du Code pénal marocain.
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À l’origine de la controverse : une photo publiée fin juillet sur les réseaux sociaux, dans laquelle l’activiste porte un T-shirt arborant l’inscription “Allah is lesbian” (« Allah est lesbienne »). L’image a rapidement enflammé Internet, suscitant un flot de réactions, allant de l’indignation à des menaces de mort.
La défense, assurée par Me Naïma Elguellaf, a sollicité un report d’audience et une remise en liberté provisoire, invoquant l’état de santé fragile de sa cliente, survivante d’un cancer. Mais le tribunal a rejeté cette demande.
Militante de longue date, Betty Lachgar est connue pour ses prises de position radicales sur les droits des femmes, la liberté sexuelle et la laïcité. Si elle avait déjà échappé à des poursuites par le passé, cette affaire semble marquer un tournant judiciaire plus sévère.
Le report du procès laisse planer l’incertitude quant à l’issue de cette affaire, qui ravive au Maroc le débat sur les limites de la liberté d’expression et la protection des sensibilités religieuses.
Karina Fofana
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