Cinq mois après avoir perdu son compagnon de toujours, Amadou Bagayoko, la chanteuse malienne Mariam a retrouvé la scène. Le 10 septembre 2025, c’est à la Cité internationale de la langue française, à Villers-Cotterêts, qu’elle a fait son grand retour devant un public ému et conquis.
Icône de la musique africaine et mondiale, Mariam formait avec son époux le duo légendaire Amadou et Mariam, symbole de fusion musicale entre tradition malienne et sonorités modernes. Depuis plus de quarante ans, leur complicité artistique et humaine a illuminé les scènes les plus prestigieuses, de Bamako à New York en passant par Glastonbury et Coachella.
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Lors de ce premier concert en solo, Mariam Bagayoko a livré une performance à la fois sobre et intense. Si l’absence d’Amadou se faisait sentir, sa présence symbolique imprégnait chaque note, chaque mot, chaque silence. L’artiste a mêlé titres emblématiques du duo et nouvelles interprétations plus personnelles, traduisant à la fois la douleur de l’absence et la force du renouveau.
Le public, debout, lui a réservé une ovation chaleureuse, saluant son courage et son talent intact. Pour beaucoup, ce concert marque non seulement le début d’une nouvelle étape dans la carrière de Mariam Bagayoko, mais aussi la perpétuation de l’héritage artistique qu’elle a construit avec Amadou.
À travers ce retour, Mariam démontre que si la perte est immense, la musique demeure un refuge, une mémoire vivante, et un pont entre le passé et l’avenir.
Amadou Bagayoko, moitié du duo emblématique Amadou et Mariam, décédé le vendredi 4 avril 2025 à l’âge de 70 ans, a été inhumé à Bamako.
Né en 1954 à Bamako, Amadou Bagayoko était bien plus qu’un guitariste talentueux. Il était un pont entre les générations et les cultures, une figure de résilience et d’inspiration. Sa rencontre en 1977 avec Mariam Doumbia, à l’Institut des jeunes aveugles de Bamako, donnera naissance à l’un des duos les plus célèbres de la musique africaine contemporaine.
Karina Fofana