A la faveur de la 4ème édition du Festival Nangnerki qui s’est tenu du 20 au 26 février 2023 à Sikasso au Mali, le Chef Division des Arts et des Lettres à la Direction Nationale de l’Action Culturelle (C-DAL à la DNAC) de Bamako, au Mali, Madou Diakité a fait une présentation sur ‘’Le Balafon: Fabrication: Rites et Symbolique’’. C’était le 25 février 2023 au Centre Culturel Sénoufo de Sikasso (CRSPCS). Il a fait savoir que le caractère rituel du balafon fait appel à des pratiques magiques et réservées à des initiés d’un certain rang.
Sur la question des rites liés au balafon le conférencier a fait remarquer que le caractère rituel du balafon fait appel à certaines pratiques magiques et réservées à des initiés d’un certain rang. Il a rappelé à l’occasion, le balafon de Somangourou Kanté. « Il n’était nullement permis à qui que ce soit de toucher à cet instrument, excepté le roi sorcier lui-même, car il pouvait entendre le son de ce balafon à de longues distances si on le touchait en son absence », a-t-il rappelé.
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Selon Neba Solo, a-t-il indiqué, chez les senoufo, les rites commencent depuis le choix de l’arbre qui doit servir à fabriquer le balafon. Il a ajouté que dans la cosmogonie africaine, certains arbres sont considérés comme repaires privilégiés des génies, notamment le baobab, le fromager, Pterocarpus Erinaceus (arbre du balafon ou Nangnerki, en senoufo), etc.
« Selon Neba Solo, le mythe de l’arbre du balafon tient au fait que, parmi ces arbres, c’est le seul dont le bois sonne bien. C’est donc l’arbre chargé du pouvoir de la parole et de la musique », a rapporté l’écrivain. Il a fait remarquer en outre que ce sont les génies qui l’ont montré aux hommes ainsi que son mode d’utilisation avant de révéler les techniques pour l’abattre.
« Pour l’abattre, une semaine avant ou la veille, l’utilisateur dépose à ses pieds la demande de coupe et invoque les génies qui l’habitent en psalmodiant cette prière: « ô vous, génies, maîtres de la nature ; j’ai besoin de votre arbre pour aller faire ce que vous savez. Par ces trois cauris, ces trois colas blanches, je vous en demande l’autorisation pour tel jour », a dit Madou Diakité en citant un passage de l’œuvre de Traoré Konomba, 2017, intitulée, ‘’Le balafon: traité de Musique d’un Balanfôla, Latérit, Paris’’.
A en croire, Sanogo André, 2009, dans son œuvre, ‘’Le balafon: fabrication, rites et Symbolique Personne ressource’’, le facteur choisit un jour de sa convenance et selon des principes qui lui sont propres. « Muni d’un poulet, il se rend sous l’arbre qu’il avait repéré quelques temps auparavant. Il fait le tour de l’arbre trois fois, puis égorge son poulet en aspergeant le sang tout autour et récitant des incantations à mi-voix. C’est après ce rituel que commence l’abattage de l’arbre », a-t-il fait observer.
« Si l’arbre est tombé de lui-même, le bénéficiaire n’y étant donc pour rien dira néanmoins ces paroles: ‘’Ce n’est pas moi qui t’ai abattu. Pardonne-moi ce que je vais faire de toi’’ », a souligné Madou Diakité en citant un passage de l’œuvre de Traoré Konomba.
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Notons que Madou Diakité est l’auteur de plusieurs œuvres entre autres, ‘’Le spectre de Sarah’’ qui selon lui est, le revers des actes que nous posons dans la vie, car, « tout se paye cash dans la vie ».
Karina Fofana
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