À 30 ans, la slameuse et auteure-compositrice camerounaise Lydol, de son vrai nom Dolly Sorel Nwafo, s’exprime avec sur un sujet rarement abordé : la pression sociétale pesant sur les hommes. Pour elle, les attentes imposées aux hommes depuis leur plus jeune âge sont lourdes, souvent inhumaines, et méritent une plus grande attention.
Dans une récente déclaration, Lydol explique que, dès la naissance, les garçons sont conditionnés à dissimuler leurs faiblesses. « Être un homme, c’est dur », affirme-t-elle. La société exige d’eux qu’ils soient forts, qu’ils ne montrent pas leurs émotions, et surtout, qu’ils ne pleurent pas. Or, pour elle, les pleurs ne devraient pas être une honte réservée aux autres. « Tout le monde pleure et tout le monde a le droit de pleurer », souligne-t-elle avec conviction, défendant l’idée que chaque individu, indépendamment de son genre, a le droit de ressentir et d’exprimer ses émotions.
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Lydol poursuit en questionnant ce que signifie véritablement « être un homme » dans une société qui impose des standards rigides et oppressifs. À quel moment, s’interroge-t-elle, un homme est-il perçu comme un être humain, au-delà des attentes sociales ? Elle déplore que l’homme soit souvent réduit à une simple projection des valeurs stéréotypées de force et de courage, sans considération pour ses propres besoins émotionnels et sa fragilité.
Pour Lydol, cette réalité est particulièrement difficile, car elle laisse les hommes seuls face à leurs souffrances, incapables de les partager par peur de perdre leur statut de « force tranquille ». Elle insiste : « Ressentir de la douleur sans avoir le courage ou la force de la partager, c’est énorme. » En contraste, elle estime que les femmes, bien que soumises à d’autres pressions, ont davantage la liberté d’exprimer leurs émotions et d’obtenir le soutien de leur entourage.
Par ses mots, Lydol espère ouvrir le dialogue sur un sujet souvent ignoré, encourageant à reconsidérer les normes imposées aux hommes et à reconnaître leur droit à la vulnérabilité.
Lucien Kouaho (stagiaire)