Le mercredi 23 octobre 2024, est apparu sur les réseaux sociaux un vidéogramme devenu viral présentant une scène de violence infligée à l’artiste musicien Longkana Agno Simon dit Longuè Longuè. L’artiste a témoigné le vendredi 25 octobre 2024 sur les antennes de TV 5 sur le sujet des sévices qu’il a subi, selon lui, de la part des membres du service de sécurité militaire du Cameroun. Témoignage, Longuè Longuè, chanteur de Makossa.
« Justice sera faite et ces gens comprendront qu’ils ne sont pas au dessus de la loi. On a un compatriote qui est en exil aux États-Unis, William Jordan de Jesus, qui l’aurait reçue de Patrick Nouma qui a gardé cette vidéo pendant 5 ans. On m’a torturé pendant quatre jours. En 2009 j’avais annoncé que j’allais la publier le mercredi 25 octobre 2024 et il y a des gens qui m’ont dit que si je n’aime pas ma famille de la publier.
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En effet ils savaient qu’on m’avait torturé. Pour eux, cette vidéo devait tout changer. Pas seulement pour moi, mais elle devrait libérer tout le Cameroun, notamment tous ceux qui sont victimes d’injustice. Je crois que c’est ce qui se passe actuellement.
Celui qui me filmait, c’est « Ben Tabala » le commandant de la sécurité militaire d’alors, actuellement colonel. Il y avait plus de 10 militaires musclés lorsqu’il ne filmait.
Mais sous les ordres du grand patron Émile Bamkoui Julien le patron de toute la Semil camerounaise. C’est lui que j’ai eu au téléphone et il m’a dit qu’il a demandé qu’on me libère. C’est lui qui détenait mon passeport, ils ont arraché mon passeport avec un visa du Canada. Je n’ai plus reçu ce visa. Tabala était le commandant de la sécurité militaire à Douala.
Ils s’en sont pris à moi parce qu’ils ne sont pas des démocrates, ce sont des dictateurs. Après l’élection présidentielle de 2018 au Cameroun, j’ai estimé que c’est Maurice Kamto qui l’avait remportée. Mais Tabala et Emile Bamkoui et les autres pensent qu’on doit faire ce qu’il veulent. Mais ma liberté de pensée ne changera jamais, quelle que soit la situation.
Joseph Beti Assomo, le ministre de la défense a réagi en ordonnant l’ouverture immédiate d’une enquête au sujet de la vidéo qui a été dévoilée. J’attends que justice soit faite. Il est vrai que chaque fois qu’on ouvre les enquêtes au Cameroun, ça n’aboutit à rien. Cette fois, la chance est que je suis en Europe.
Imaginez, combien de Camerounais ont été torturés, mais qui ne peuvent pas obtenir un visa pour arriver en France ou en Allemagne pour porter plainte. Ils sont là et meurent à petit feu. Dieu a choisi une personne pour libérer tous les Cameroun.
On doit déshabiller Tabala et Emile Bamkoui parce que le rôle d’un fonctionnaire est de servir le peuple et non se servir. Je peux identifier tous ceux qui les accompagnaient. Sur la question, les gens me soutiennent. Aujourd’hui, certains s’excusent en disant qu’au départ, ils ne croyaient pas en ce que je disais.
D’autres m’appellent le libérateur. « Toi seul, tu vas libérer le Cameroun. », disent-ils. Je suis prêt à perdre ma vie, à aller au bout de cette affaire à cause de l’égoïsme et la boulimie du pouvoir. Imaginez un papa qui a déjà fait 40 ans au pouvoir et il ne sait pas qu’il doit aller se reposer.
Bamkoui devrait aller à la retraite, mais il a été prolongé de trois ans. Je ne peux pas retourner présentement au Cameroun, sinon je vais perdre ma vie. Même ici en France, je ne suis pas totalement en sécurité parce qu’ils ont des antennes ici. J’ai donc enlevé le Cameroun de mon programme ».
Karina Fofana
