Le nombre de journalistes tués a baissé de janvier à avril 2023 en comparaison avec la même période de l’an dernier, a indiqué, le 2 mai, la Presse Emblème Campagne (PEC), à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse. Depuis janvier, 16 travailleurs des médias ont été tués, le chiffre le plus bas de ces 15 dernières années, selon les mêmes critères, note l’ONG de protection des Journalistes basée à Genève, en Suisse.
«Ce chiffre est encore trop élevé, mais si cette tendance persiste, c’est enfin une bonne nouvelle», a déclaré le président de la PEC Blaise Lempen. Pour la même période de l’an dernier, marquée par les premières semaines de l’offensive russe en Ukraine, 56 journalistes avaient été tués (116 dans 29 pays sur l’ensemble de l’année). Les quatre premiers mois de 2023 représentent une baisse de 71%.
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Le statu quo dans les combats en Ukraine explique en partie cette forte diminution : un seul journaliste a été tué jusqu’ici en Ukraine cette année. Les autorités ukrainiennes ont en outre pris des mesures limitant l’accès des médias aux zones de combat.
La PEC s’inquiète toutefois de la reprise annoncée des affrontements à plus grande échelle en Ukraine et rappelle à tous les belligérants que les travailleurs des médias sont protégés en tant que civils par les Conventions de Genève.
Depuis janvier, 2 journalistes ont été tués en Afghanistan, 2 au Cameroun, 2 au Mexique et 2 en Haïti. Un journaliste a été tué au Bangladesh, un au Canada, un aux États-Unis, un au Guatemala, un en Inde, un au Paraguay et un en Ukraine. Le cas d’un journaliste mort de manière suspecte au Rwanda demeure sous enquête.
La PEC condamne fermement ces assassinats et demande que leurs responsables soient rapidement identifiés et traduits en justice.
Russie, Israël et Assange
En dépit de cette amélioration sur le nombre de victimes, des situations continuent d’être très préoccupantes. La liberté de la presse est en recul notamment en Afghanistan, Birmanie, Iran, et Russie. L’arrestation par les services de sécurité russe d’un journaliste du Wall Street Journal le 30 mars marque une escalade supplémentaire dans la répression des médias en Russie. La PEC a demandé la libération immédiate de Evan Gershkovich.
La PEC dénonce aussi les entraves placées à l’encontre du travail des journalistes palestiniens au cours de ces dernières semaines de violences dans les territoires occupés. Une dizaine de journalistes palestiniens ont été agressés ou blessés par les forces de sécurité israéliennes. La PEC regrette en outre qu’un journaliste double-national suisse et palestinien se trouve en détention administrative dans une prison du Néguev en Israël, depuis plus d’un an, sans motifs.
La PEC déplore aussi que Julian Assange, le fondateur de Wikileaks, reste détenu dans une prison britannique depuis quatre ans sans jugement. La PEC exige une nouvelle fois sa libération pour des raisons humanitaires et l’abandon des charges à son encontre par les États-Unis.
L’UNESCO célèbre cette année à New York le 30e anniversaire de la Journée mondiale de la liberté de la presse, proclamée par l’Assemblée générale de l’ONU le 3 mai 1993, sur le thème « la liberté d’expression, clé de voûte des droits humains »
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