Le Dalaï Lama célèbre le 6 juillet 2025 son 90e anniversaire, une étape symbolique saluée par des milliers de Tibétains à travers le monde. Les festivités ont débuté dans la ville de McLeod Ganj, au nord de l’Inde, où le chef spirituel vit en exil depuis sa fuite du Tibet en 1959, suite à la répression chinoise.
Si l’événement revêt une dimension spirituelle et culturelle forte, il est aussi marqué par une interrogation cruciale : celle de la succession. Retiré de la vie politique depuis 2011, le Dalaï Lama s’adressera mercredi à sa communauté mondiale. Son message est très attendu, notamment sur les modalités de désignation de son successeur.
« Tant que je suis en bonne santé, il est essentiel d’établir les règles », a-t-il déclaré à plusieurs reprises, soucieux de préserver l’intégrité de cette institution millénaire. Une majorité de Tibétains plaide pour l’émergence d’un 15e Dalaï Lama, afin de préserver l’unité et la résilience de leur peuple.
Mais une menace pèse : celle d’une ingérence de Pékin. De nombreux Tibétains redoutent que la Chine impose un successeur favorable à ses intérêts, comme ce fut le cas en 1995 avec le jeune Panchen Lama, dont l’enlèvement reste un traumatisme vivace.
Le Dalaï Lama, lui, reste ferme : son successeur devra « naître dans le monde libre ». Une déclaration lourde de sens pour une communauté qui, malgré l’exil et les pressions, continue de lutter pour son identité, sa foi et sa liberté.