À l’occasion de son concert prévu pour le 25 novembre 2022 à la salle Anoumabo du palais de la culture de Treichville, la légende du Zouglou a exprimé son mécontentement vis-à-vis du traitement événementiel des artistes locaux. C’était le samedi 29 octobre 2022 à l’hôtel Palm Club de Cocody.
Lors d’une conférence de presse, l’artiste a exprimé son ras-le-bol face au traitement des artistes locaux contrairement aux non nationaux. « Je suis outré, je vis dans un pays où on essaie de plébisciter les choses qui n’ont pas toujours leur sens. Mon concert est fait sur fonds propres. Après 30 ans de métier on se dit qu’on représente ne serait-ce qu’un minimum aux yeux de certaines institutions qui notamment peuvent nous accompagner quand on leur soumet des projets mais ce n’est pas toujours évident », a fait remarquer l’artiste.
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« Je suis outré, je vis dans un pays où on essaie de plébisciter les choses qui n’ont pas toujours leur sens, quand il s’agit de soutenir les choses qui ont un symbole, il n’y a jamais personne, on a l’impression qu’on veut nous maintenir dans quelque chose pour nous empêcher de penser en fait », a indiqué l’artiste chanteur.
« Moi, je sais que j’ai une « gueule » qui ne plaît pas forcément parce que mes discours ne passent pas partout mais on continue de se battre parce qu’en choisissant d’avoir son propre label et de pouvoir s’occuper de nous-mêmes, c’était aussi un engagement face à cela », a-t-il.
Et de poursuivre, « on s’est battu, pour réaliser cet album (Impérial), sa distribution et aussi pour organiser ce concert ».
« Tu vas mettre 25 millions dans un album, toute l’année quand vous allez au Burida,on vous tend un petit chèque avec un grand sourire de 4 millions… », a-t-il dénoncé avant de dire que, « c’est décourageant pour un artiste car par moment on se pose des questions et c’est quelque chose qui peut blesser et le démotiver (…) ».
L’artiste a fait savoir que les dossiers ont été déposés et selon lui, toutes les maisons dignes de ce nom ont été approchées. « Ils n’y a jamais de budget en fin d’année mais quand c’est un artiste qui sort de nulle part, c’est les chèques de 250 à 300 millions et quand c’est les artistes locaux, il n’y a jamais personne. Je ne trouve pas ça très sérieux. Je ne pense pas que cela est fait pour encourager la culture et tous les jeunes qui arrivent derrière. Pour moi, c’est une volonté politique d’imposer quand même qu’il y ait un minimum de soutien pour les artiste locaux », a fait observer Soum Bill.
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« Comment vous pouvez comprendre qu’un artiste aujourd’hui qui n’a pas un minimum de 7,5 millions, ne peut pas louer un palais de la culture qui est censé être une œuvre sociale, un édifice qui permet aux artistes qui n’ont pas les moyens de s’exprimer (…). Tout cela doit être remis sur la table car il faut aider les artistes à pouvoir aider d’autres artistes », a-t-il souligné.
Lisette Danho (stagiaire)
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