Koné Dodo, directeur général du Palais de la Culture d’Abidjan-Treichville et conseiller spécial du DG MASA, est, à la base, producteur et éditeur de musique. Il explique que chaque année sa structure fait au moins 100 millions FCFA de réduction aux artistes de la musique et de toutes les autres disciplines confondues.
Dans l’organisation du MASA depuis la création en 1993, il apprécie, ici, le management du DG Abdramane Kamaté.
Monsieur Koné Dodo, vous êtes le directeur général du Palais de la Culture depuis maintenant 14 ans. En 14 ans, il y a eu plusieurs éditions du MASA. Avez-vous constaté une évolution dudit festival au fil des années ?
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Bien sûr que le festival a évolué ! Le MASA a progressé depuis, sauf l’édition de 2022 qui n’était pas bonne du tout. Cette fois-ci, les choses ont été relevées à un certain niveau. La fréquentation est très belle. La communication qui a été faite est harmonieuse. Le partenariat a été renforcé avec la RTI (NDR : Radiodiffusion Télevision ivoirienne). Grâce à ce partenariat, tout le monde est au courant de l’événement. La direction aussi a fait du porte- à-porte pour davantage communiquer dans tous les quartiers et les jeunes ont été mis à l’avant. La cérémonie d’ouverture a été magnifique. Le salon B2B a aussi été d’une grande réussite avec un nombre impressionnant de participants.
Le MASA a actuellement un directeur très compétent qui a des idées très lumineuses. Mais seul, il ne peut pas penser à tout. Aussi toutes les personnes qui travaillent dans l’organisation n’ont-elles pas la même compétence. Il se peut même que tous ne soient pas bien intentionnés. Ce qui est sûr, je peux garantir avec mes 40 ans dans la culture que M. Abdramane Kamaté est un bon directeur. Il a une large connaissance du secteur de la culture. Notre rôle à nous est de le conseiller et nous conseillons également Madame la ministre de la Culture et de la Francophonie relativement à ce qui est demandé. Nous essayons surtout de conseiller depuis longtemps. Nous essayons de conseiller et d’orienter.
Quels sont les leviers sur lesquels il faudra agir prochainement pour que le MASA en 2026 soit encore mieux réussi que l’édition de cette année ?
Il n’y a pas de sorcellerie ! Il faut qu’on s’asseye à la fin pour voir ce qui a marché et ce qui n’a pas marché. C’est vrai qu’il y a eu quelques petits problèmes. Quelquefois, les balances se sont faites un peu en retard. Nous devons pouvoir corriger cela. Nous devons améliorer ce qui a fonctionné et supprimer ce qui n’a pas fonctionné ou, au mieux, l’améliorer aussi. Mon souhait est que les acheteurs ne viennent pas sur le marché sans rien acheter, parce que ce festival est d’abord et avant tout un marché.
Je rappelle que vous êtes le directeur général du Palais de la Culture. Quelles sont les missions assignées à votre structure ?
La Palais de la Culture est un espace de diffusion de spectacle de conférences de toutes sortes. Il promeut tous les genres artistiques et surtout les arts vivants. Il n’y a que les prières et cultes religieux qui ne peuvent pas se faire sur le site. C’est une institution autonome qui vit de ses recettes. L’Etat nous accorde une subvention qui équivaut, à peu près, à 10% de notre budget. Nous disposons de sept salles de spectacles, un centre de documentation, plusieurs salles de réunion et un espace extérieur qui peut accueillir jusqu’à 6000 personnes. En 2023, nous avons fait 190 activités dont les 2/3 sont des activités culturelles.
Et chaque année, nous faisons au moins 100.000.000 F CFA de réduction aux artistes de la musique et de toutes les autres disciplines confondues, afin de les aider sur les factures. Le ministère de la Culture en fait autant. Beaucoup d’artistes ne payent pratiquement rien. La danse et le théâtre sont des disciplines en perte de vitesse. Je connais des troupes ivoiriennes qui tournent partout dans le monde. Mais, quand elles se produisent dans leur propre pays, il n’y a pratiquement pas de spectateur. Alors, nous essayons de leur diminuer les charges. Nous contribuons ainsi à la promotion de leurs activités de façon à ce que le théâtre et la danse puis- sent reprendre dans le pays.
Le Journal du Masa
NDLR : Le titre et l’introduction sont de la rédaction