Dans sa chronique intitulée, Ma « CANnette », l’ex-journaliste sportif, Kiper Thibee Michel David s’est prononcé sur la performance des Éléphants de Côte d’Ivoire à la faveur de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2023. Selon lui, la Côte d’Ivoire vient de connaître le miracle footballistique sous Emerse Faé.
Ma CANnette
Faé, le miracle ivoirien
Parcours atypique. Succès aussi retentissant que rayonnant. Rares sont les équipes qui atteignent le sommet avec le cheminement ébouriffant qu’a connu la Côte d’Ivoire sous Emerse Faé. Avec une 3ème étoile inespérée au bout.
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De quel bois est fait cette génération d’Eléphants de Côte d’Ivoire ? D’où a-t-elle pu tirer cette forme mentale, morale, psychologique et physique pour partir d’un scénario quasi chaotique, de désarroi, du bord du suicide à celle, glorieuse, qui la projette, direct, sur le toit de l’Afrique ? On peut le dire tout net, le succès final des Éléphants est à l’image du déroulé de cette 34ème Can écrit par un scénariste venu d’une autre planète. Tant cette compétition fut cousue de déroutes, d’incertitudes, de surprises, voire de farces par moments. C’est la Can par excellence où l’expression « Glorieuse incertitude du football » s’est écrite en lettres d’or. Où les grosses cylindrées telles que l’Egypte, le Cameroun, l’Algérie, le Maroc et le Sénégal, le Ghana sont restées à quai. Fait rarissime.
Ce trophée était « caché au cimetière » des Éléphants
De la démission inattendue de Jean-Louis Gasset de la tête de l’encadrement technique des Éléphants à la molle nomination de Faé Emerse, les Pachydermes étaient désormais sous perfusion. Sous grosse pression. Leur survie dans la compétition ne tenait plus qu’à un pâle statut de meilleur 3ème qui, lui-même, devait passer par des résultats improbables. Incertains.
Une situation qui a tellement bouleversé Idriss Diallo, le patron de la FIF, qu’il s’est cru obligé d’aller défoncer le contrat d’Hervé Renard à la Fédération française de football. Échec cuisant. Dos au mur, Il se rabat donc, de mauvaise grâce, sur Emerse Faé, alors 2ème adjoint de Gasset.
Le président de la FIF ne savait pas qu’il venait là, de donner la clé du coffre fort qui contenait la 3ème médaille d’or de la Côte d’Ivoire à Emerse Faé, à cette Can.
Le début d’un conte de fée. Trois premiers matchs magistralement négociés contre le Sénégal(1-1 tab 5-4), le Mali( 2-1)et la RDC(1-0) à travers lesquels les Éléphants sont passés par toutes les émotions et sensations fortes. Avec eux, 27 millions d’Ivoiriens.
Trois oppositions à travers lesquelles le natif de Sou-Mayé( Facobly) ouest de la Côte d’Ivoire, a montré à la face du monde entier qu’il était une énorme valeur inexploitée. La finale contre le Nigéria(2-1), son match le plus abouti de mon point de vue, a été celui qui a confirmé tout son potentiel technique d’entraîneur de haut niveau. Oui, parce qu’il fait désormais partie des entraîneurs de cette haute classe. Il l’a démontré par sa force de caractère et la qualité de ses choix. Sa extraordinaire vision du jeu et son professionnalisme dans ses changements.
D’où la copie propre qu’il rend en 360 minutes de jeu. Avec à la clé, une 3ème médaille d’or offerte à la Côte d’Ivoire après celles de 1992 et 2015. Detronant ainsi le Sénégal, solide tenant du titre.
Avec ce parcours inédit des Éléphants « morts » puis « ressuscités » sur le toit de l’Afrique, pourquoi ne pas soutenir que ce trophée était enseveli au « cimetière » des Éléphants ?
Ce sacre est juste une leçon de vie ; de résilience, d’abnégation, de courage et de volonté. Il prouve, une fois de plus, que seule l’arrivée compte dans la vie.
La Côte d’Ivoire a vecu le miracle économique dans les 80/90. Elle vient de connaître celui, footballistique sous le jeune technicien, Emerse Faé, 40 ans. Lui qui a dû mettre prématurément un terme à sa carrière pour un problème de santé vient de brandir le trophée de la Can en quentraineur. Chose qu’il n’a pu réaliser comme joueur.
Ne dit-on pas « qu’aux âmes bien nés, la valeur n’attend point le nombre des années » ?
NDLR : Le titre et l’introduction sont de la rédaction
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