Coup de tonnerre dans le monde de l’athlétisme. L’Unité d’intégrité de l’athlétisme (AIU) a annoncé, ce jeudi 23 octobre 2025, la suspension pour trois ans de la marathonienne kényane Ruth Chepngetich, détentrice du record du monde féminin du marathon en 2 h 09 min 56 s, réalisé à Chicago en octobre 2024.
L’AIU avait déjà prononcé, en juillet 2025, une suspension provisoire à l’encontre de l’athlète après la détection d’hydrochlorothiazide (HCTZ), un diurétique interdit, dans un échantillon prélevé le 14 mars 2025. Cette substance, considérée comme un agent masquant, peut servir à dissimuler la présence d’autres produits dopants.
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Âgée de 31 ans, Chepngetich avait, dans un premier temps, accepté cette suspension provisoire sans fournir d’explication convaincante. Mais l’enquête menée par l’AIU, basée à Monaco, a mis en lumière des éléments accablants. Les enquêteurs ont découvert, dans ses appareils numériques, des conversations WhatsApp où la coureuse partageait la photo d’un médicament contenant de la testostérone, ainsi que des échanges avec des individus connus pour élaborer des programmes de dopage.

Face à ces preuves, l’athlète a finalement évoqué une version jugée peu crédible : elle aurait, selon ses dires, ingéré par erreur un comprimé de HCTZ que sa femme de ménage lui aurait donné deux jours avant le contrôle positif. Une justification que l’AIU a rejetée, soulignant dans son rapport « de sérieuses réserves quant à la véracité des explications fournies ».
L’instance avait initialement requis une suspension de quatre ans, mais la peine a été réduite à trois ans après que Ruth Chepngetich a reconnu son infraction. Cette sanction représente un nouveau coup dur pour l’athlétisme kényan, déjà fragilisé par une série de cas de dopage impliquant plusieurs coureurs de haut niveau.
Le record du monde établi par Chepngetich à Chicago, en 2024, pourrait désormais être remis en question si les autorités décident d’annuler ses performances sur la période concernée. Cette affaire vient rappeler, une fois encore, la vigilance accrue de l’AIU face aux dérives qui menacent l’intégrité du sport mondial.
Lucien Kouaho (stagiaire)