Lors d’une récente apparition dans l’émission « Show Buzz » de la Nouvelle Chaîne Ivoirienne (NCI), l’artiste musicien ivoirien Kedjevara, également devenu entrepreneur immobilier, a soulevé une question cruciale sur l’état actuel de la musique en Côte d’Ivoire. Pour lui, le public ivoirien ne veut plus du sérieux.
« La musique ivoirienne aujourd’hui, c’est un phénomène local, se limitant principalement à la Côte d’Ivoire. Un peu de présence au Burkina, un peu au Cameroun. À Paris, tu peux chanter dans deux ou trois bars ivoiriens. Tu pourrais même assister à l’association des femmes Gouro à Toulouse. Ce n’est pas seulement le coupé-décalé qui perd de sa popularité. C’est vrai pour toutes les tendances. Peut-être que le public ivoirien recherche davantage le divertissement et délaisse les contenus sérieux. Ils veulent des morceaux qui génèrent du buzz, mais tout ce qui fait le buzz reste local », a déclaré avec assurance le fils d’Antoinette Allany.
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Kedjevara a ainsi exposé une réalité inquiétante : l’érosion de l’influence de la musique ivoirienne à l’échelle internationale. Autrefois dynamique et rayonnante au-delà des frontières nationales, la scène musicale ivoirienne semble désormais confinée à un essor local et épisodique dans quelques régions voisines. Il a souligné que ce déclin ne se limite pas à un seul genre musical, mais affecte l’ensemble des tendances musicales en Côte d’Ivoire. Cela remet en question les préférences changeantes du public, qui semble désormais privilégier les morceaux de musique destinés à générer rapidement un engouement, même s’ils restent cantonnés à des cercles locaux.
L’artiste a suggéré que cet appétit du public pour des contenus divertissants et éphémères peut être à l’origine de cette situation. Les morceaux à forte viralité, bien que très populaires localement, peinent à percer sur la scène internationale, ce qui limite la portée et l’influence de la musique ivoirienne à l’échelle mondiale. L’analyse de Kedjevara révèle une transformation des attentes du public ivoirien vis-à-vis de la musique, privilégiant les divertissements éphémères au détriment de contenus musicaux plus sérieux et profonds. Cependant, cette quête du buzz rapide risque de compromettre la visibilité et la reconnaissance internationales de la musique produite en Côte d’Ivoire.
Cette réflexion met en lumière un dilemme pour les artistes et l’industrie musicale ivoirienne, les obligeant à trouver un équilibre entre la création de morceaux divertissants pour répondre aux demandes du public local tout en visant une reconnaissance mondiale plus durable.
Ignace Konan (stagiaire)