Johan Danon Djourou-Gbadjere, dit Johan Djourou, 35 ans, né à Abidjan, est un ancien international de l’équipe de football de Suisse qui a mis fin à sa carrière professionnelle le 4 juin 2021. Présentement il est consultant RTS et entraîne une équipe féminine. Il est arrivé en Suisse à 17 mois où il a été adopté par la femme suisse de son père.
Johan Danon Djourou-Gbadjere
Dans une interview accordée à L’Illustré, il explique que son père a quitté la Côte d’Ivoire pour les études en Belgique. « Il y a rencontré Danièle, qui est Suissesse. Je suis arrivé en Suisse à 17 mois, car celle-ci a gentiment proposé de m’adopter en imaginant les conditions de vie que j’aurais en Afrique. Cela avait du sens pour mon père. Ils l’ont demandé à ma mère biologique, Angéline, qui a accepté », a-t-il indiqué.
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Sur la question de savoir s’il a pu maintenir le lien avec l’Afrique, il fait savoir qu’il l’a d’abord perdu. « Je ne suis retourné en Côte d’Ivoire qu’à l’âge de 15 ans, sur l’initiative de ma mère adoptive, qui a pensé qu’il était temps que je connaisse mes racines. J’y suis allé avec elle et mon frère. Je n’avais aucun repère : ma mère biologique, je ne l’avais eue que trois fois au téléphone », a-t-il confié à L’Illustré.
« Rien que d’entendre sa voix était dur, ainsi que de me dire que je possédais une maman ailleurs. Là-bas, ce fut un moment spécial, je m’en souviens comme si c’était hier. On n’a d’abord pas su quoi se dire. J’étais jeune, je ne comprenais pas ce qui s’était passé et elle n’avait pas le courage d’expliquer. Puis notre relation a grandi », a souligné Johan Djourou.
Pour lui, aujourd’hui sa mère biologique est comme une meilleure amie. « La beauté de cette histoire, c’est que j’ai deux mamans, deux âmes autour de moi qui m’apportent des choses différentes. La première, alors très jeune, a donné la chance à son enfant de réussir ailleurs. L’autre m’a accueilli comme son fils. Aujourd’hui, ma maman Danièle envoie souvent des photos de mes trois filles là-bas, tout est devenu plus léger », s’est-il réjoui.
Football Club Nordsjælland
À en croire l’ancien joueur du Football Club Nordsjælland (FCN) ce vécu est à la fois une force et une faiblesse pour lui. « Je sais d’où je viens, j’ai une énergie à la fois occidentale et africaine. Mais une telle situation place dans une histoire d’ambivalence, parfois. Les repères n’ont pas toujours été simples », a reconnu l’ex-star d’Arsenal.
Il a fait observer qu’il s’est toujours été à 100% Suisse et à 100% Ivoirien. « J’ai voulu en faire une richesse. Je n’aurais échangé cette situation pour rien au monde », a insisté Johan Djourou.
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Il a noté que de plus en plus il a le désir de vivre en Côte d’Ivoire. Cependant, au départ il ne l’aurait pas imaginé. « En septembre dernier, je suis allé voir mon quartier, à Abidjan, et j’ai découvert mon pays en mode touriste. Il est incroyable. Tout est simple : tu manges, tu vas à la mer, tu découvres des endroits idylliques. L’Afrique, pour moi, c’est toute une expérience.
Ma mère me prépare de l’« alloco» sauce arachide, de la queue de bœuf, du riz. Je suis le plus heureux du monde. C’est très troublant : mon aînée a fêté ses 8 ans en Côte d’Ivoire, avec ses sœurs. Elles n’avaient jamais vu leurs cousines et leur oncle. La connexion a été instantanée, comme si elles s’étaient connues toute leur vie », a-t-il détaillé.
Karina Fofana
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