C’est la première controverse marquante des Jeux Olympiques de Paris. L’Algérienne Imane Khelif, autorisée à concourir avec les femmes malgré un taux de testostérone qui suscite des interrogations, a créé la surprise lors de son combat de boxe contre l’Italienne Angela Carini.
Imane Khelif, une boxeuse de 1,72 m pour 63 kg, a fait parler d’elle en accédant à la compétition olympique après avoir été interdite de combats internationaux féminins par la Fédération internationale de boxe (IBF). Cette décision de l’IBF faisait suite à des tests de genre jugés non conformes. Cependant, le Comité international olympique (CIO) a autorisé sa participation, en s’appuyant sur ses propres critères d’évaluation, notamment concernant le taux de testostérone.
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Le combat, qui a duré seulement 46 secondes, a vu Angela Carini, 26 ans, abandonner rapidement, laissant place à l’émotion et à la confusion. Originaire de Campanie, en Italie, Carini a pleuré longuement devant les journalistes, évoquant la déception de ne pas réaliser le rêve de décrocher une médaille d’or en mémoire de son père disparu. « Dieu et mon père l’ont voulu, je l’accepte… » a-t-elle déclaré en italien, soulignant la profonde résignation ancrée dans sa culture.
Angela Carini, tout en pleurs, a affirmé son respect pour Imane Khelif, refusant de commenter la controverse entourant son adversaire. « Qui suis-je pour juger ? Si l’athlète est ainsi… Je me fichais de savoir qui était face à moi… Je voulais gagner, » a-t-elle ajouté. Carini a insisté sur le fait que sa motivation première était la victoire et non la polémique.
Cette situation met en lumière la complexité des règles sportives internationales concernant les athlètes intersexes, sujet de débats intenses et de décisions divergentes entre fédérations. Les différences de réglementation entre l’IBF et le CIO soulèvent des questions sur l’équité et l’inclusion dans le sport, alors que les athlètes comme Imane Khelif se retrouvent au centre de discussions sensibles sur l’identité de genre et la compétitivité sportive.
Pour Imane Khelif, ces Jeux Olympiques représentent non seulement une opportunité sportive, mais aussi un défi personnel face aux critiques et aux attentes. Sa présence à Paris témoigne d’une volonté de dépasser les obstacles institutionnels, tout en illustrant la complexité des questions liées au genre dans le sport contemporain.
Ce combat, et la controverse qu’il engendre, continueront sans doute d’alimenter les discussions sur la réglementation et l’inclusion dans les compétitions internationales, alors que les Jeux de Paris se poursuivent sous les yeux du monde entier.
Lucien Kouaho (stagiaire)
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