Artiste multidisciplinaire, enseignant et opérateur culturel, Jacobleu, de son vrai nom Bleu Jacob, s’est confié sur son parcours personnel, évoquant une enfance marquée par l’absence de sa mère biologique et une filiation douloureuse, dans une interview émouvante. Il affirme que son enfance a été assez particulière.
Né à Danané il y a plus de cinquante ans, Jacobleu révèle une histoire singulière : « Je suis le premier enfant de ma mère, mais le dernier de mon père. Mon père est décédé quelques mois après ma naissance. Je ne l’ai donc jamais connu. » Après ce drame familial, sa mère décide de le confier à sa sœur cadette vivant à Abidjan. « Peut-être qu’elle voulait que son enfant grandisse dans un autre contexte, loin du village… Je ne pourrais pas vraiment l’expliquer, car j’étais encore tout petit », confie-t-il.
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Élevé dans la capitale par cette tante qu’il considérait comme sa propre mère, Jacobleu n’a jamais soupçonné la vérité. « Elle ne me l’a jamais dit, elle ne me l’a jamais fait sentir non plus. Pour moi, c’était ma mère, tout simplement », raconte-t-il. Ce n’est qu’à l’adolescence, au lycée, qu’il commence à avoir des doutes, en découvrant que son nom ne correspondait pas à celui des enfants du foyer, et que son extrait de naissance mentionnait un autre nom.
Ce questionnement le suivra pendant des années, jusqu’au jour où, déjà enseignant dans les années 90, il reçoit un appel inattendu : « Ta maman veut te voir. » Pensant qu’il s’agissait de sa mère adoptive, il est surpris d’apprendre qu’il s’agit de sa mère biologique, qu’il n’a jamais revue depuis sa petite enfance.
La rencontre entre les deux femmes a lieu à son domicile. « Franchement, cette rencontre était étrange. Elle a versé des larmes, beaucoup même, mais de mon côté, j’étais un peu froid », confie-t-il avec pudeur. Le lien maternel n’ayant jamais été établi, Jacobleu admet qu’il n’a jamais réussi à l’appeler « maman »., a-t-il déclaré.
Malgré cela, l’artiste a choisi d’agir avec dignité : « J’ai fait ma part : je lui ai apporté le nécessaire pour son bien-être. » Un témoignage poignant qui révèle une face intime de l’homme derrière l’artiste, aujourd’hui professeur de dessin et membre actif de plusieurs institutions culturelles, dont l’Ecole d’Architecture d’Abidjan et l’INSAAC.
Lucien Kouaho (stagiaire)
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