Dans une publication sur son compte Facebook en date pour du 24 avril 2024, l’enseignant Irie Boli Bi s’est prononcé sur la situation des filles de ménage (servantes). Selon lui, il est temps de se pencher sérieusement sur leur situation à commencer par les autorités.
Il est temps de se pencher sérieusement sur la situation des servantes. Sarah Koffi a mis le pied dans le plat. Et elle éclabousse tout le monde ; à commencer par les autorités politiques publiques, les structures de défense des droits de la femme, de la jeune fille, les familles employeuses, les structures de placement de servantes, les médias audiovisuels publics et privés, parce que nous sommes tous complices de ce que vivent ces travailleuses domestiques.
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Sarah Koffi qui en parle aujourd’hui pour nous interpeller, n’a pu le faire que grâce aux réseaux sociaux, parce que vu son niveau de langue, on se rend vite compte que c’est une sous-éduquée scolaire, ce qui la condamne à postuler prioritairement pour ce métier, qui somme toute en est un.
Les autorités publiques, soixante ans, après les indépendances, n’ont pas organisé ce secteur de sorte que les personnes qui y travaillent soient protégées par la loi.
Les structures de placement de servantes profitent de ce vide juridique pour exploiter ces pauvres filles sans instruction ni défense. Elles prennent souvent plus de la moitié du salaire de ces filles sans les déclarer à la CNPS, pour que demain elles puissent bénéficier d’une petite pension pendant leurs vieux jours. Elles prennent tout cet argent et lorsque ces filles ont des problèmes ; surtout quand elles sont accusées à tort ou à raison, de vols, d’entretenir des relations sexuelles avec les maîtres de maison. Elles abandonnent à leur triste sort, qui se termine parfois par des renvois abusifs pour les plus chanceuses, ou par des emprisonnements pour les plus malheureuses, si ce n’est la perte de la vie.
Les structures de défense de la femme ont choisi leurs femmes, celles qui peuvent être défendues au détriment de ces travailleuses domestiques qui n’ont pas, à leurs yeux, la qualité requise pour être appelées femmes. En général, elles font partie des maîtresses de maison qui exploitent ces filles sans la moindre gêne ni solidarité féminine.
Les hommes, qui sont pères de familles, ne réagissent pas parce que ces filles sont des proies faciles pour leur libido débridée et ignominieuse. Souvent les servantes sont prises entre le marteau et l’enclume, étant donné qu’elles sont les objets sexuels des époux et les souffre-douleur des épouses.
Sans les réseaux sociaux, ces filles n’auraient pas pu faire entendre leur voix, puisque le niveau académique de celle qui parle en leur nom ne lui aurait pas permis d’organiser ses idées pour se faire entendre.
Donc, après sans avoir ri et jubilé, les autorités doivent faire le pas qui convient pour porter un coup de balai dans ce véritable panier à crabes.
Le Prince de Laboll, le tout premier député de la 3 ème République.
NDLR : Le titre et l’introduction sont de la rédaction