À la faveur du match Kenya-Côte d’Ivoire comptant pour la 4ème journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2026-Zone Afrique à Lilongwe au Malawi Yacine Idriss Diallo, le président de la Fédération ivoirienne de football (FIF), s’est confié aux journalistes. Plusieurs questions ont été abordées, notamment celle des arbitres, de l’instauration de la VAR, etc.
PROBLÈME D’ARBITRAGE ET INSTAURATION DE LA VAR
L’arbitrage nécessite des améliorations constantes et importantes. Nous prévoyons d’implémenter la VAR (arbitrage vidéo) pour la saison prochaine, en partenariat avec la RTI et l’héritage du Cocan. La VAR sera utilisée pour les matchs les plus importants. J’ai confié la responsabilité de l’arbitrage à Bonaventure Kalou, qui est un homme sérieux et compétent. De nombreux arbitres ivoiriens sont reconnus sur le plan international. Le dicton « nul n’est prophète dans son pays » s’applique ici. Nos arbitres sont reconnus à l’étranger mais critiqués localement.
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SUBVENTIONS POUR LE FOOTBALL FÉMININ
La plus belle femme du monde ne peut donner que ce qu’elle a. Nous sommes arrivés sur la base d’un projet et des moyens dont nous étions sûrs de pouvoir mobiliser. Observez-nous jusqu’à la fin du mandat. Bien évidemment, si Dieu nous permet d’avoir la chance de continuer à travailler comme nous le faisons et à avoir toujours et encore la confiance des partenaires, nous allons augmenter les ressources du football féminin. Mais il ne faut pas seulement regarder les subventions, mais tout ce qui a été fait pour le football féminin.
Aujourd’hui, il y a des filles de U17 qui sont allées au Maroc. Elles ont perdu 8-2, mais elles sont en formation. J’ai même demandé au DTN de faire en sorte que la Ligue 2 féminine ne comporte que des filles de moins de 20 ans et Ivoiriennes. En Ligue 1, il y a beaucoup de filles étrangères qui font gagner les clubs. Quand elles partent, la Côte d’Ivoire n’a pas de solution.
Les filles jouent régulièrement et les meilleures vont en Ligue 1. Le football féminin est un travail de longue haleine. Si on veut être tout de suite devant, on se trompe. J’ai donné au DTN quatre ans pour former une très bonne équipe de jeunes filles d’ici la fin de mon mandat. Après, nous accompagnons énormément. Si on vous donne les chiffres de ce que nous payons en week-end plein, c’està-dire quand il y a la Ligue 1, la Ligue 2, la D3, les divisions régionales et de districts, le football féminin, le football des jeunes, car il y a des compétitions U20 et Ligue 2 féminine, c’est énorme.
80 millions de FCFA de frais d’organisation. Il faut que les gens comprennent que ce n’est pas simple. Un match de football nécessite un commissaire, des arbitres, la sécurité, des médecins, les ramasseurs de balles, le traçage du terrain. Dans le District, ils sont 336. Il faut organiser 150 matchs. On ne peut pas tout faire en même temps. On essaie de faire de notre mieux. Les gens doivent être indulgents et comprendre que ce n’est pas simple. Il faut chercher des ressources. En Ligue 1, Il faut remercier nos partenaires comme Canal+. Quand nous sommes arrivés, il voulait partir. On leur a demandé de rester. On est allé les voir à Abidjan et à Paris.
On leur a dit qu’on allait tout réorganiser. Ils sont restés et cela nous aide énormément. On a besoin d’autres partenaires comme cela. Pourquoi les enfants vont aujourd’hui en Tanzanie ? Parce qu’en Tanzanie, la ligue perçoit, je crois, 20 millions de dollars. Et les clubs ont les subventions qui leur permettent de payer les joueurs. Le salaire minimum làbas est d’un million pour les Tanzaniens. Pour ceux qui viennent de l’étranger, ils ont 5 ou 10 millions. Aujourd’hui, il faut qu’on ait de beaux spectacles au niveau local. Il faut de bonnes équipes, de belles images et trouver des droits télés suffisamment consistants ou complémentaires de Canal+ pour pouvoir permettre à nos équipes d’aller de l’avant. Les pays comme la Tanzanie ont de la chance.
Quand Yanga ou Simba jouent, le stade est plein chaque match ou chaque week-end. En Côte d’Ivoire, les équipes ne mobilisent pas assez. Ce n’est pas le travail de la fédération. Il y a un travail à faire au niveau des clubs. Par exemple, on a décidé de ramener les clubs vers leurs bases, quand le COK va retourner à Korhogo, il y aura de l’animation à Korhogo avec 3000 à 4000 spectateurs chaque week-end, comme c’est le cas aujourd’hui à Odienné avec le club de D3 d’Odienné.
Je pense qu’on aura plus de spectateurs. Malheureusement, aujourd’hui les clubs de Ligue 1 ne peuvent pas jouer sur du synthétique. Sinon Sol FC et OSA des clubs d’Abobo auraient rempli leur stade de 5000 à 10 000 places. Mais ça, c’est le travail des équipes. Il faut que les équipes aient un ancrage local.
ORGANISATION DES COMPÉTITIONS
Nous avons de bonnes infrastructures grâce à la CAN organisée en Côte d’Ivoire. En accord avec le Gouvernement, à travers le Ministre délégué auprès du Premier ministre, ministre des Sports et du Cadre de Vie, nous envisageons d’accueillir une ou deux compétitions par an, compatibles avec nos capacités de financement, en complément du Maroc. Il faut féliciter le Maroc, qui a sauvé et continue de sauver l’Afrique pour beaucoup de compétitions. Félicitons le Roi du Maroc et le président de la fédération marocaine, mon ami et frère Fouzi Lekjaa. En Côte d’Ivoire, nous avons organisé une CAN, mais elle a coûté énormément d’argent au gouvernement. Organiser des compétitions a des coûts et des charges.
Effectivement, le Premier ministre est ouvert et le ministre des Sports est totalement engagé. Ce n’est pas en concurrence avec le Maroc, mais en complément. Nous avons des infrastructures adéquates pour l’ensemble des compétitions. Les stades vont vivre avec les matchs joués par les clubs de Ligue 1 et Ligue 2. Regardez le stade d’entraînement de Yamoussoukro, qui accueille tous les matchs de Yamoussoukro. C’est un bon stade. Félicitons l’ONS pour le travail formidable de maintenance.
Les infrastructures de Korhogo sont bien entretenues. Nous discutons avec les autorités pour utiliser au mieux toutes ces infrastructures dans les championnats de football. J’ai toujours dit, quand j’étais au COCAN, que je suis le seul héritier légitime et légal de la CAN, il n’y en a pas d’autre. Il est essentiel d’utiliser au mieux nos infrastructures pour maintenir leur qualité.
Générations Nouvelles
NDLR : Le titre et l’introduction sont de la rédaction