Simone Biles, à 27 ans, est bien plus qu’une quadruple championne olympique ; elle est une icône de la gymnastique et une voix puissante pour les victimes d’abus sexuels. Ayant manqué les Jeux de Tokyo, Biles fait un retour triomphal à Paris, avec un premier titre par équipe déjà en poche.
Dès les qualifications, la native de l’Ohio impressionne en se classant première au général, au sol et au saut. Seconde à la poutre, elle émerveille le public par son aisance et sa précision sur cette étroite surface de 10 centimètres. Le mardi 30 juillet 2024 soir, elle a remporté l’or par équipes avec les États-Unis et vise désormais quatre médailles en individuel.
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Avec un palmarès de 23 médailles d’or aux championnats du monde, elle est la gymnaste la plus titrée de l’histoire, ayant marqué les esprits avec trois victoires consécutives au concours général individuel de 2013 à 2015. À Rio, elle décroche quatre médailles d’or et une de bronze, cimentant sa réputation de meilleure gymnaste au monde. À Tokyo, elle ajoute une médaille d’argent par équipe et une de bronze à la poutre à sa collection.
Simone Biles ne se contente pas de reproduire les performances existantes ; elle repousse constamment les limites en introduisant des mouvements innovants et complexes. Elle a cinq figures portant son nom, dont le « Biles II » au sol, une combinaison époustouflante de double salto arrière groupé avec triple vrille, qu’elle est la seule à maîtriser en compétition féminine. Cette innovation technique illustre son statut de pionnière dans le monde de la gymnastique.
En janvier 2018, Biles révèle avoir été abusée par Larry Nassar, ancien médecin de l’équipe américaine de gymnastique, condamné pour ses crimes. En 2021, elle témoigne devant le Congrès américain pour dénoncer non seulement Nassar, mais aussi la fédération qui a failli à protéger ses athlètes : « Je suis ici parce que je ne veux pas que d’autres vivent l’horreur que moi et des centaines d’autres avons endurée. » Son témoignage marque un tournant dans la lutte contre les abus et ouvre la voie à une libération de la parole.
Pressentie comme favorite pour les JO de 2021, Biles ressent une pression immense : « J’ai parfois l’impression de porter le poids du monde sur mes épaules », confie-t-elle sur Instagram. À Tokyo, elle subit une « perte de figure », une déconnexion entre son esprit et son corps, la forçant à abandonner le concours général par équipes après un seul saut, pour éviter de se blesser. Cette décision courageuse souligne l’importance de la santé mentale des athlètes, un autre sujet sur lequel elle s’exprime désormais ouvertement.
Simone Biles incarne une résilience et un courage inégalés, tant sur le plan sportif que personnel. En continuant de briller sur la scène internationale, elle demeure une source d’inspiration pour des millions de personnes à travers le monde.
Lucien Kouaho (stagiaire)
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